Parlementaire français en déplacement en Syrie: «À Alep, la vie continue»

© Sputnik . Evgeni Biatov / Accéder à la base multimédiaThierry Mariani
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« C’est très facile de rester les fesses dans le 7e arrondissement de Paris, de lire Le Monde ou Libération » et de décrire la situation en Syrie, estime le député LR Thierry Mariani interviewé par Sputnik. En visite en Syrie, M. Mariani, compare l’image de la région brossée par les médias mainstream avec l’état réel des choses.

Thierry Mariani, député Les Républicains des Français de l'étranger, accompagné de ses deux collègues Nicolas Dhuicq et  Jean Lassalle, est depuis jeudi en Syrie. Pendant cette période, le Français a eu l'occasion de juger par lui-même de la situation qui règne en Syrie.

Dans une interview exclusive accordée à Sputnik, Thierry Mariani a évoqué la différence entre les articles des médias mainstream sur la situation dans la région et la vie réelle des citoyens qu'il a pu observer.

En lisant de nombreux journaux, on a l'impression que la vie à Alep s'est arrêtée, on s'imagine une ville complétement désertée par ses habitants et baignée dans le sang. M.  Mariani conteste pourtant cette vision erronée.

« On sait très bien qu'une partie des médias français n'ont pas à notre avis une approche très objective. Moi quand je suis arrivé à Alep je m'attendais à voir une ville totalement détruite et une population totalement massacrée. La réalité, c'est quoi  ? C'est 15% de la ville totalement détruite, 20% de la ville bien endommagée, c'est-à-dire en clair que 65% de la ville est totalement intacte  », a témoigné l'homme politique.

«  On n'a pas une ville rasée, quand vous êtes à Alep, la vie continue  », a-t-il ajouté.

En outre, M.  Mariani a abordé le sujet dramatique des pertes civiles. Il explique notamment que la population d'Alep comptait 3 millions d'habitants dont 35  000 ont perdu la vie lors de la guerre. Si ces chiffres sont terrifiants, il ne faut pas pourtant exagérer le bilan humain.

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Des députés français à Alep pour voir la situation de leurs propres yeux
«  On nous a expliqué que la population avait été exterminée. Moi, je m'attendais à voir une population totalement décimée. (…) Il faut relativiser, ce n'est pas une extermination totale de la population  », souligne le député.

Cependant, les Syriens «  soulagés que tout cela soit fini  » sont actuellement déterminés à reprendre peu à peu leur ancien train de vie et «  aspirent à tout reconstruire.  »

Thierry Mariani a également un message à passer à ceux qui n'hésitent pas y aller de leur commentaire sur la situation en Syrie.

«  Je pense qu'un peu plus de journalistes et un peu plus d'hommes politiques devraient venir se rendre sur le terrain avant de raconter des choses qui sont peut-être dans l'air du temps mais qui ne correspondent pas du tout à la réalité  », remarque-t-il.

Le député a aussi rencontré beaucoup de Franco-syriens et de personnes francophones vivant à Alep. Ils sont tous en désaccord avec la ligne politique adoptée par Paris en la matière.

«  La France aujourd'hui est absente, la France se trompe. Regardez des pays qui ont changé de politique ou d'autres qui ont une politique plus constante comme la Russie. Aujourd'hui, l'essentiel c'est d'arriver à la paix et quelle que soit notre opinion sur le président Assad, si l'on veut faire la paix, il faut d'abord passer dans une première étape par un accord avec lui.  »

«  C'est très facile de rester les fesses dans le septième arrondissement de Paris, de lire Le Monde ou Libération et après expliquer quelle est la réalité, sauf que pour le  moment ce n'est pas vraiment la réalité  », martèle M. Mariani.

La réalité, le député est allé l'observer de ses propres yeux. Par exemple, après la visite d'un camp de réfugiés à Alep, les députés sont allés à l'aéroport de la ville pour se rendre à Damas. Malchance  ? L'aéroport a été  «  miraculeusement» bombardé lorsqu'ils se trouvaient à proximité.

Damas ratifie le plan de redressement d’Alep - Sputnik Afrique
Damas ratifie le plan de redressement d’Alep
«  En partant, les gens savaient très bien que nous partions à l'aéroport. Et l'aéroport qui n'a pas été bombardé depuis plusieurs semaines a comme par hasard été bombardé exactement à deux minutes près au moment où nous sommes arrivés sur l'aéroport  », raconte Thierry Mariani.

Huit obus sont notamment tombés dans le périmètre de l'aéroport où se trouvaient à ce moment-là les Français.

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