Sputnik a réussi à joindre l'un des auteurs, Christophe Dubois, et à l'interroger sur plusieurs thèmes controversés abordés dans l'ouvrage.
Tout en soulignant que la France traverse actuellement un moment clé de son histoire en matière de renseignement, M. Dubois a indiqué en guise de préambule que les services de sécurité français avaient commis un certain nombre de bavures dans la lutte antiterroriste :
« Les services de sécurité français ont sous-estimé la force de frappe de l'État islamique et l'effet de masse. (…) Le vrai danger d'aujourd'hui, ce sont des djihadistes auto-formés, auto-radicalisés qui depuis leur chambre, derrière leur ordinateurs peuvent concevoir des attentats très meurtriers. »
Au lieu de coopérer davantage avec les services de sécurité syriens — qui par ailleurs ont essayé par le passé de transmettre à leurs homologues français une liste de djihadistes français présents sur la zone actuellement — les services français restent « très dépendants des États-Unis », notamment en matière de drones et de surveillance de la zone Irako-Syrienne, poursuit-il.
L'écrivain a également déploré le manque d'accès public aux informations sur les djihadistes se rendant en Europe :
« L'information n'est pas encore assez partagée, elle ne circule pas assez. La DGSI est encore l'héritière d'une certaine culture de la guerre froide, on cloisonne encore beaucoup de choses. On est toujours dans un fonctionnement de la circulation d'information très verticale. »