«Diplomatie du portefeuille» entre France et Qatar: le scandale s'amplifie

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Le magazine Marianne vient de révéler de nouvelles informations sur la «diplomatie du portefeuille» entre des communicants français et l'ambassade du Qatar.

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La publication fait suite à une enquête réalisée par Georges Malbrunot et Christian Chesnot, auteurs du livre « Nos très chers émirs » sorti en octobre 2016. Dans leur ouvrage, les deux journalistes parlent notamment de Jean-Marie Le Guen, secrétaire d'État chargé des relations avec le Parlement de 2015 à 2016, qui aurait essayé d'imposer une agence de communication à l'ambassadeur du Qatar pour assurer son lobbying auprès des parlementaires français, moyennant une importante rétribution.

De son côté, Marianne raconte l'histoire de Karim Guellaty, qui aurait demandé 45 000 euros par mois à l'ambassadeur qatari en France Meshal al-Thani, afin de « gérer » les déclarations publiques de certaines personnalités politiques françaises au sujet du Qatar. Sputnik a contacté Georges Malbrunot pour lui demander son opinion à ce sujet.

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Selon le journaliste, l'article de Marianne « confirme et étaie » les accusations portées dans « Nos très chers émirs ». « On n'est pas surpris, ces accusations confirment qu'il y avait une tentative de trafic d'influences par Jean-Marie Le Guen et ses amis à l'égard de l'Ambassade du Qatar », indique-t-il.

« Karim Guellaty n'est pas nommé dans notre livre car on ignorait l'existence de ce communicant. (…). Mais ce qui est annoncé dans le papier de Marianne semble tout à fait cohérent », souligne M. Malbrunot.

Il estime également que la somme de 45 000 euros mensuels qui aurait été demandée à l'ambassadeur qatari à Paris paraît « vraisemblable ».

« On savait que la part qui revenait à Jean-Marie Le Guen était de 10 000 euros. Et vraisemblablement, 25 000 pour le communicant Karim Guellaty, et donc il restait 10 000 à partager entre d'autres personnes dont on ignore qui elles sont », a expliqué le journaliste.

Georges Malbrunot s'est également dit « tout à fait serein » face à la plainte en diffamation déposée par Jean-Marie Le Guen suite à la parution de « Nos très chers émirs ».

« Je pense que tôt ou tard la justice française pourrait se saisir justement de l'affaire soulevée dans notre livre pour examiner s'il y a eu tentative de corruption et trafics d'influences », prétend l'interlocuteur de l'agence.

Et d'ajouter que la « diplomatie du carnet de chèque » existait « depuis de longues années avec un certain nombre de pays et notamment du Golf ».

« Ce qu'on peut souhaiter, c'est, à la lueur de nos révélations, même à la lueur de ce qui se passe aujourd'hui avec l'affaire Fillon, que cela permette d'assainir la relation entre l'argent et la politique », conclut-il.

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