Meeting turc à Metz: des candidats à la présidence française réagissent

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Refoulé partout en Europe, le chef de la diplomatie turque a tenu dimanche un meeting à Metz, soulevant la colère de l’opinion publique. Ce rendez-vous turc en territoire français a rassemblé contre lui les candidats à la présidence de la République, qui l’ont condamné à l’unanimité.

Alors qu'une série de meetings pro-Erdogan ont été interdits en Autriche, aux Pays-Bas, en Suisse, ou encore en Allemagne, la France a choisi de ne pas suivre l'exemple de ses partenaires européens. Le meeting en question s'est tenu dans l'après-midi du 12 mars au Centre des congrès de Metz Métropole, et visait à informer la diaspora turque en France des amendements constitutionnels concernant le renforcement des pouvoirs présidentiels, soumis au référendum du 16 avril prochain en Turquie.

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Bien que le meeting ait été autorisé par le gouvernement, la majorité des candidats à l'élection présidentielle française ont trouvé cette décision inadmissible. Dimanche, François Fillon a accusé le président de la République d'avoir méprisé la solidarité européenne en autorisant un meeting avec la participation du ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu.

« Il est évident qu'une position commune aurait dû prévaloir pour gérer les demandes turques. Le gouvernement français aurait dû empêcher la tenue de ce meeting », a-t-il signalé dans un communiqué.

Quant à la présidente du Front national, Marine Le Pen, elle a réagi sur son compte Twitter marquant également sa désapprobation.

L'incident n'a pas échappé à l'attention du dirigeant d'En Marche!, Emmanuel Macron, qui a « condamné fermement ces provocations » et a appelé à « ne pas avoir aucune faiblesse face à ces attaques ».

« Dans le respect des lois de la République, notre pays ne doit accepter sur son sol aucun dérapage ni aucune attaque contre notre démocratie, nos alliés et nos valeurs », a-t-il écrit dans un communiqué, regrettant en outre que l'UE n'ait pas réagi de manière unie.

Lors du Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro, le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan a aussi été révolté, assurant avoir honte pour la France: « J'ai honte que notre gouvernement, notre président de la République, laisse organiser un meeting politique pour un apprenti dictateur turc qui méprise les Européens, qui nous menace, et qui traite Mme Merkel de "nazie" » a-t-il souligné.

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Le candidat socialiste, Benoît Hamon, en déplacement en Guadeloupe, a affirmé son « désaccord total avec la manière dont aujourd'hui la Turquie d'Erdogan veut réduire les libertés », tout en soulignant l'importance de la liberté d'expression: « Le rôle de la France ça n'est pas d'interdire a priori un débat en dépit de nos désaccords avec Erdogan ».

Toutefois, le meeting turc a trouvé le soutien du premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, qui a estimé que la réaction de François Fillon visait à détourner l'attention médiatique des affaires affectant sa campagne.

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