« Après Alep et Palmyre, Raqqa est notre nouvel objectif. À ce jour, nous sommes proches de Raqqa. Nos forces ont atteint l'Euphrate (pour la première fois depuis quatre ans, ndlr) qui est très proche de Raqqa, fief de Daech. Pour autant, cela ne signifie pas que les autres villes ne sont pas prioritaires, cela pourrait se dérouler parallèlement », a déclaré Bachar al-Assad lors d'une interview accordée à la chaîne hongkongaise Phoenix.
Pour rappel, le gouvernement syrien contrôle les cinq plus grandes villes du pays: Damas, Alep, Homs, Lattaquié, Hama. D'autre part, et cela est tout aussi important, entre 70 et 80 % de la population de Syrie se trouve dans des territoires sous contrôle gouvernemental. Chiffres hautement symboliques lorsqu'on se souvient comment le mainstream médiatique et les élites politiques occidentales ont répété sur tous les tons que les civils fuyaient massivement « les troupes du régime »…
Mieux que cela, le leader syrien pense que le conflit qui déchire son pays depuis maintenant six ans pourrait être entièrement résolu cette année, tout en ajoutant que les forces étrangères présentes en Syrie sans invitation compliquent la situation. Par ces propos, il viserait clairement en premier lieu les É.-U., principaux instigateurs du chaos orchestré dans son pays, comme dans la région en général. La présence turque est également contestée, mais plus ou moins tolérée, car elle est coordonnée avec la Russie. Or, la Turquie continue de se rapprocher de la Russie à différents niveaux, la toute récente visite d'Erdogan à Moscou l'a bien confirmé. En Syrie, les deux capitales coordonnent leurs efforts diplomatiques avec le processus d'Astana et militaires en opérant des frappes conjointes contre Daech dans le nord de la Syrie, qui ont abouti à la libération d'Al-Bab. Dans ce contexte, il est raisonnable de penser que la présence de la Turquie en Syrie ne sera pas permanente, ni même un problème insurmontable.
Dernier point. L'armée syrienne reste en effet sur l'offensive, avec plusieurs objectifs stratégiques en vue: rompre l'encerclement des troupes d'élite syriennes à Deir ez-Zor et nettoyer la zone, avancer sur Raqqa, le fief de Daech, sans oublier évidemment Idlib, le fief de l'autre groupe takfiriste Hayat Tahrir al-Cham (ex al-Nosra et Fatah al-Cham, la filiale d'Al-Qaida en Syrie). Des efforts militaires qui s'ajoutent donc aux efforts diplomatiques d'Astana, lesquels reprendront dans les prochains jours, pour avancer vers la fin du conflit syrien, qui a été imposé par le néocolonialisme occidental s'appuyant une fois encore sur des extrémistes déclarés.
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