Quand Srebrenica s'immisce dans le confit turco-néerlandais

© REUTERS / Murat Cetinmuhurdar / Presidential PalaceTurkish President Tayyip Erdogan makes a speech during an iftar event in Ankara, Turkey, June 27, 2016
Turkish President Tayyip Erdogan makes a speech during an iftar event in Ankara, Turkey, June 27, 2016 - Sputnik Afrique
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Sur fond de tensions diplomatiques entre la Turquie et l’Union européenne, le président turc accuse les Pays-Bas d’avoir participer au génocide des musulmans à Srebrenica en juillet 1995. Sputnik fait un zoom sur la situation.

En pleine crise diplomatique entre la Turquie et l'Union européenne, le président turc Recep Tayyip Erdogan a évoqué la question du génocide des musulmans à Srebrenica en lançant une nouvelle attaque violente contre les Pays-Bas, leur imputant la responsabilité totale de ce massacre.

« Les Pays-Bas n'ont rien à voir avec la civilisation, ni avec le monde moderne. Ce sont eux qui ont massacré plus de 8 000 Bosniens musulmans en Bosnie-Herzégovine lors du massacre de Srebrenica », a déclaré M. Erdogan.

En échos à cette accusation, le journaliste turc Kahraman Haliscelik‏ a écrit sur son compte Twitter que tout le monde pensait que ce qui s'est passé à Srebrenica n'était pas planifié, alors qu'il est désormais clair que les Néerlandais ont tout simplement voulu chasser les musulmans d'Europe. 

​Interrogé par Sputnik, Igor Gajic, politologue de Banja-Luca, capitale de la République serbe de Bosnie, a déclaré que ce tweet du journaliste turc lui rappelait « des guerres politiques où tous les moyens sont utilisés que ce soit des yatagans, des canons ou des avions ».

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Néanmoins, selon lui, des déclarations de ce genre pourraient aider à voir le rôle de l'Otan dans l'affaire de Srebrenica sous un autre angle car parmi les coupables du génocide à Srebrenica il n'y a pas que des Serbes.

« C'est déjà un fait connu que ce qui s'est passé à Srebrenica faisait une partie de l'accord entre le chef de file des musulmans bosniens Alija Izetbegović et le président américain Bill Clinton. Selon cet arrangement il faudrait "un crime sérieux" pour que l'Otan puisse avoir la possibilité d'intervenir dans le conflit (en soutenant des musulmans bosniens, ndlr) », a expliqué à Sputnik M. Gajic.

En même temps, commentant les accusations du président turc, Dzevad Galijasevic, expert bosnien des questions de sécurité, confirme que la question des responsables de la tragédie de Srebrenica n'a jamais perdu son actualité.

D'après lui, il est nécessaire d'éclaircir la question de la responsabilité des services de renseignement, avant tout, ceux de la France, de la direction de l'UNPROFOR, du bataillon hollandais disposé à Srebrenica ainsi que des personnalités politiques comme M. Chirac, M. Clinton et M. Izetbegović qui avaient été impliquées dans cette affaire.

« Ce n'est pas une tentative de contester ce crime terrifiant qui a eu lieu à Srebrenica, mais il faut faire des recherches jusqu'au bout », a souligné l'expert.

En juillet 1995, alors que la région était déclarée « zone protégée » par l'Onu, quelque 8 000 hommes et garçons musulmans avaient été tués à Srebrenica. La tragédie est reconnue par la communauté internationale comme la pire tuerie en Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

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