«Utiliser des armes chimiques contre son peuple? Assad ne fera pas ce geste fou»

© REUTERS / Ammar AbdullahAttaque «chimique» à Khan Cheikhoun: Moscou met en garde contre les mensonges des ONG
Attaque «chimique» à Khan Cheikhoun: Moscou met en garde contre les mensonges des ONG - Sputnik Afrique
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«Ce serait un geste irrationnel et absurde de la part de Bachar el-Assad», c’est ainsi que l’expert iranien caractérise la théorie occidentale de «l’utilisation des armes chimiques contre des civils par le gouvernement syrien». Pour l’expert, il s’agit d’accusations gratuites et de propagande.

Alors que les États-Unis et leurs alliés accusent le gouvernement de Bachar el-Assad d'utiliser des armes chimiques contre des civils dans la province syrienne d'Idlib, Mosib Na'imi, politologue de Téhéran, interrogé par Sputnik, qualifie ces affirmations d'absurdes.

« Parler du fait que le gouvernement syrien actuel soit coupable de la soi-disant utilisation des armes chimiques à Idlib est absurde. La possibilité de ce scénario est égale à zéro. Il n'y a aucun intérêt pour le gouvernement d'Assad d'agir ainsi au moment où la situation sur le front commence à s'améliorer tandis que les terroristes de Daech reculent et subissent la défaite », a-t-il expliqué à Sputnik.

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Pour sa part, il s'agit de propagande de la part des États-Unis car jusqu'à aujourd'hui, il n'y a pas eu de preuves plausibles ou d'enquête menée correctement.

D'ailleurs, l'expert ne rejette pas la possibilité de l'utilisation réelle des armes chimiques mais affirme que cette attaque serait plutôt effectuée par les terroristes de Daech. Dans le même temps, Mosib Na'imi rappelle le fait qu'auparavant des armes chimiques ainsi que ses composants ont été retrouvés à Mossoul, à Idlib et au nord de la Syrie où elles ont été abandonnées par Daech.

« Toutes ces accusations font penser à la propagande, faite d'une manière gratuite et fausse (…) Le plus logique et probable serait qu'elles [les armes chimiques, ndlr] étaient utilisés par des terroristes de Daech qui sont obligés de fuir. Leur but étant d'utiliser ce fait contre le gouvernement et de le décrédibiliser aux yeux de la société pour justifier ainsi leur défaite. Il n'y a aucune autre variante qui puisse prouver que le gouvernement syrien, qui s'est engagé à liquider tout son arsenal chimique, aurait pu commettre ce geste délirant », a affirmé le spécialiste.

D'ailleurs, le politologue signale que le gouvernement d'Assad a correctement accompli toutes ses obligations sur l'élimination des armes toxiques puisque les inspecteurs de l'organisation pour l'interdiction des armes chimiques étaient venus réaliser un contrôle total, lequel avait fait l'objet d'un rapport.

« Sur les photos et les vidéos provenant d'Idlib, il n'y a pas de preuves visibles sur le type d'arme utilisé. L'authenticité de l'empoisonnement de ces 50 personnes n'a pas encore été confirmée. En plus, il n'y avait pas d'observateurs internationaux qui pouvaient donner une évaluation équitable des événements qui se sont produits (…) Sans tout cela, ce serait incorrect d'avancer des accusations quelconques… » a-t-il insisté.

En outre, évoquant la possibilité de l'adoption de la résolution de l'Onu présentée par les États-Unis et leurs alliés, Mosib Na'imi estime que c'est peu probable car « les amis de la Syrie comme la Russie ou la Chine ne vont pas se taire ayant entendu des accusations gratuites et vont demander des preuves invincibles.

« En plus, les Américains comprennent très bien que ce projet de résolution subira un fiasco. Ils ne peuvent l'utiliser que comme un instrument de propagande », a conclu l'expert.

La coalition nationale syrienne a fait état, mardi, de 80 morts et de 200 blessés dans une attaque chimique à Khan Cheikhoun, dans la province d'Idlib, imputant cette attaque aux forces gouvernementales syriennes. Le commandement de l'armée syrienne a rejeté les accusations et a reporté la responsabilité sur les djihadistes et leurs protecteurs.

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Précédemment le président syrien Bachar el-Assad avait déclaré que le gouvernement syrien n'avait utilisé aucune arme de destruction massive, arme chimique comprise, contre son peuple. Il a rappelé qu'en 2013, Damas avait donné son accord au démantèlement de ses armes chimiques et qu'à l'heure actuelle il ne disposait plus de telles armes.

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