Pourquoi les Casques blancs font de l’intox sur les victimes d’armes chimiques à Idlib

© REUTERS / Abed KontarAttaque chimique à Idlib en 2015
Attaque chimique à Idlib en 2015 - Sputnik Afrique
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Dans une interview accordée à Sputnik, le président de l'ONG Swedish Doctors for Human Rights (SWEDHR), le professeur Marcello Ferrada de Noli, explique quelles raisons ont poussé les Casques blancs à colporter une intox sur l’attaque chimique à Idlib en mars 2015.

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L'ONG Swedish Doctors for Human Rights (SWEDHR) a récemment publié une déclaration selon laquelle les opérations de sauvetage de l'ONG Casques blancs, qui auraient été filmées dans la foulée d'attaques chimiques en Syrie, constituaient un « fake » et qu'elles avaient été effectuées sur un enfant déjà mort. Sputnik a réussi à joindre le professeur Marcello Ferrada de Noli, fondateur et président de SWEDHR, pour en savoir davantage sur leur expertise.

Pour rappel, les Casques blancs ont publié, le 13 février 2017, un rapport concernant des attaques chimiques « suspectes » survenues par le passé dans la ville syrienne d'Alep et y ont également exposé des détails de l'attaque chimique à Sarmin, dans la province d'Idlib, dont les Casques blancs ont fait part le 15 avril 2015.

Cependant, à en croire le professeur, rien ne prouve que cette vidéo ait été tournée à Idlib, et encore moins que les procédures médicales utilisées en l'occurrence aient été appropriées en cas d'intoxication chimique.

« D'après nos médecins, les soins accordés n'étaient ni médicaux ni susceptibles de sauver la vie, voire contre-productifs aux fins de sauvetage. […] Dans ce cas particulier, les Casques blancs font part d'une attaque chimique. Cependant, leur vidéo montre ce qui se passait alors dans une salle d'urgence et non pas l'attaque en tant que telle », souligne M. Noli.

D'après lui, on ne nous montre rien sur « ce qui se passe en dehors de la salle », rien qui puisse « nous aider à évaluer la compatibilité entre les procédures de sauvetage utilisées et le caractère des blessures laissées par une substance toxique ».

Le professeur a également indiqué que les assertions dénonçant l'attaque chimique à Idlib ont commencé à se propager — par un pur hasard — au moment même où les appels à créer une zone d'exclusion aérienne en Syrie, propice pour les groupes d'opposition armés, avaient refait surface.

« Ces allégations, poursuit-il, ont été mis en avant en même temps que la demande adressée aux puissances occidentales d'établir une zone d'exclusion aérienne en Syrie. Ainsi, compte tenu de cette coïncidence, nous devrions être très prudents sur la question de savoir si une attaque chimique a vraiment eu lieu. Si on prend en considération le fait que l'opposition syrienne a renouvelé sa pétition pour une telle zone, deux ou trois ans avant les événements en question, la conclusion qu'on peut tirer à ce sujet semble, à mon avis, assez évidente. »

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Selon M. Noli, les allégations des Casques blancs devraient toujours être évaluées par des experts indépendants avant qu'on puisse y ajouter foi.

« Il est indispensable qu'un expert se penche chaque fois sur leurs témoignages, pour faire le tri entre ce qui relève des faits et ce qui constitue un fake ou une pure fantaisie, de nature à tromper le public en vue d'établir une zone d'exclusion aérienne en Syrie, ce qui pourrait avoir des conséquences énormes en termes géopolitiques », conclut le professeur.

Les Casques blancs ont été maintes fois accusés de mener un sale jeu en Syrie. Parmi les griefs retenus contre eux figurent des manœuvres de propagande contre le gouvernement syrien, des tentatives pour encourager une intervention étrangère dans le pays, ainsi que des « preuves » fabriquées dénonçant les « bavures » commises lors de la campagne russe en Syrie.

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