Royaume-Uni — Rôti d'agneau de lait (Roast Spring Lamb)
Pour le vendredi saint les Britanniques mangent des hot cross buns — des brioches de carême avec une décoration en forme de croix. Selon une croyance, les brioches cuites un vendredi saint ne périment pas de toute l'année — tout comme l'eau bénite pour les orthodoxes. Pour Pâques, même les Britanniques ont pour coutume de préparer un rôti d'agneau de lait.
France — Gigot d'agneau Pascal
En France on prépare également de l'agneau pour Pâques. Le plat traditionnel est un gigot d'agneau cuit au four avec des herbes de Provence, du cumin, de l'ail et de l'huile d'olive. En accompagnement, on sert des haricots verts et des pommes de terre cuites au four.
Allemagne — Agneau de Pâques (Osterlamm)
L'une des frontières culturelles de l'Europe semble passer quelque part en Allemagne. A l'ouest de ce pays, en France et au Royaume-Uni, les habitants préparent pour Pâques des plats à base d'agneau alors qu'à l'est on préfère manger des pains et des gâteaux de Pâques. Les Allemands, eux, font les deux en même temps: ils préparent des gâteaux sucrés en forme d'agneau.
Croatie — Pinca (brioche)
Les Croates préparent pour Pâques une pinca — une brioche avec des zestes de citron ou d'orange, des fruits secs, du raisin sec ou des fruits confits. Certains, par tradition, dessinent sur la pinca un motif en forme de croix avant la cuisson. Hormis la brioche, ils servent généralement du jambon, des œufs cuits, des radis et des oignons verts. Comme les Russes, les Croates bénissent la nourriture pendant la messe de Pâques.
Italie — Colombe de Pâques (Colomba Pasquale)
Tout comme avec la pizza, il est peu probable de trouver en Italie deux colombes identiques — chacun a sa recette. Il s'agit d'un gâteau sec préparé à base de pâte levée auquel on ajoute des zestes d'orange, des fruits confits ou du raisin sec. Il est cuit en forme de colombe et parsemé de morceaux d'amande et de sucre. Ce qui donne un symbole très sucré de paix et de résurrection.
Espagne — Pain perdu (Torrija)
Même le vendredi saint, les Espagnols ne se refusent pas le plaisir de manger quelque chose de sucré. Il n'existe pas de recette unique du pain perdu car chaque famille le prépare à sa manière, mais le principe général est simple: des tranches de pain sont trempées avec du miel et des épices dans du lait, du vin ou de la liqueur; puis on les plonge dans du jaune d'œuf avant de les cuire à l'huile d'olive.
Hormis le pain perdu, vous trouverez certainement sur la table de Pâques en Espagne de la soupe à l'ail et des beignets, en forme de boule de pâte, avec de l'anis. La Catalogne, dont les habitants cherchent à ne pas ressembler au reste de l'Espagne, a son propre plat de Pâques: la mona de Pascua, une brioche avec des amandes et du chocolat généreusement décorée avec des œufs de Pâques, des lapins en chocolat et même des jouets en forme de poussin.
Liban — Maamoul
La tradition de manger des sucreries n'a pas épargné les chrétiens du Liban. Hormis les œufs peints, on y prépare toujours des biscuits de semoule Maamoul. Et comme pour les Libanais Pâques est une fête familiale, tous les membres de la famille participent à la préparation du plat principal, chacun étant responsable de la préparation de son propre ingrédient. Les femmes s'occupent traditionnellement de la pâte, les autres des différents ingrédients et de la décoration du biscuit.
Pologne — Mazurek
Pour Pâques, les Polonais préparent des mazureks — des sablés avec un cœur de fruits ou de noix. Initialement, les mazureks étaient préparés avec des prunes et des pommes mais les recettes contemporaines proposent de plus en plus de préparer le gâteau avec des oranges ou des citrons. Dans le cœur du gâteau, les Polonais ajoutent de la poudre d'amande ou des noix, puis les parsèment de sucre en poudre ou les recouvrent de glaçage.
Bulgarie, Roumanie — Cozonac
Dans chaque pays du sud-est de l'Europe le pain de Pâques porte son propre nom. En Grèce c'est le tsouréki, en Turquie le çörek, en Bulgarie et en Roumanie le cozonac. Mais ils sont tous des pains et des gâteaux de Pâques. Seule différence: la diversité de la garniture n'a pour limite que le bon sens et la fantaisie du cuisinier. Tout et n'importe quoi peut se trouver à l'intérieur: du fromage blanc et du raisin sec au loukoum et à la purée de potiron en passant par les pistaches, les canneberges et les mûres.
Grèce — Magiritsa
Les Grecs orthodoxes mangent pour Pâques aussi bien de l'agneau, comme en France et au Royaume-Uni, que de la brioche tsouréki, comme en Russie et en Bulgarie. A la veille de la fête, dans la soirée du samedi saint, les Grecs cuisinent la magiritsa — une soupe succulente avec des abats, des œufs, du citron et de la verdure. C'est le premier plat de viande de rupture du jeûne après le grand carême, qui est traditionnellement préparé à partir d'abats de l'agneau de Pâques. La magiritsa est généralement servie à table la nuit, immédiatement après la messe de Pâques.
Finlande — Mämmi
Le plat de Pâques finlandais mämmi est une sorte de mélange de bière avec de la glace — ce qui est d'autant plus étonnant qu'on le mange généralement le vendredi saint. Mämmi est une bouillie de farine de seigle et de malt cuite au four pendant quelques heures, puis refroidie et mangée avec de la crème ou de la glace à la vanille. D'ailleurs, à une époque, cette recette était très populaire en Carélie.
Nous nous sommes également intéressés aux traditions de Pâques. Il s'avère que la coutume de peindre les œufs pour Pâques existe dans tous les pays d'Europe. Sachant que les Autrichiens, les Allemands et les Croates connaissent très bien la tradition de la bataille d'œufs peints de Pâques jusqu'à ce que l'un des deux se fende. En Croatie ce jeu porte même un nom: pisanica. Alors que les Britanniques n'ont jamais entendu parler de ce jeu d'enfants.