«Assad partira, et après? Et après, ça sera le chaos»

© Sputnik . Alexey Nikolsky / Accéder à la base multimédiaPrésidente du Conseil de la Fédération, Valentina Matvienko
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Seul le peuple syrien est en droit de décider du sort de son pays et de celui de son Président, a souligné dans une interview accordée à Sputnik la présidente du Conseil de la Fédération (chambre haute du parlement russe), Valentina Matvienko.

La Russie ne s'assigne pas pour objectif de maintenir au pouvoir le Président syrien Bachar el-Assad, mais s'oppose aux renversements orchestrés depuis l'étranger, tout en défendant les principes et les normes du droit international, a déclaré à Sputnik la sénatrice russe Valentina Matvienko.

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« Quant à Bachar el-Assad, la pratique du renversement des régimes indésirables, des Présidents indésirables, a déjà illustré son potentiel négatif et ses conséquences tragiques, d'une extrême gravité. […] Nous ne cessons de poser à nos partenaires la question suivante: "Assad partira, et après ?". Et après, ça sera le chaos, l'éclatement du pays, soit ce qui est arrivé à la Libye, ce qui se passe à présent en Irak, ce sera la montée en puissance du terrorisme international, ce sera une menace pour le monde entier », a prévenu l'interlocutrice de l'agence.

Et d'ajouter que la Russie insistait sur le lancement le plus rapidement possible de l'examen d'une Constitution qui définisse l'organisation du futur État syrien, ainsi que d'une loi sur des élections démocratiques qui soient conformes aux standards internationaux.

« C'est pour cela que nous avons organisé des négociations à Astana, et bien qu'aucune percée spectaculaire n'y ait été réalisée, le fait même que les représentants du gouvernement et les dirigeants de certaines formations en Syrie se sont mis à la table des négociations est déjà très important en soi », a relevé la chef du Sénat russe.

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Mme Matvienko a qualifié de « très mauvaise histoire » la frappe américaine contre une base aérienne en Syrie.

« Si la communauté internationale ne sanctionne pas de telles actions, l'ordre mondial ne manquera pas de s'effondrer et le chaos ne tardera pas à s'instaurer dans le monde », a-t-elle poursuivi.

Selon la sénatrice, Washington a voulu montrer les muscles, mais s'adresse avant tout à son propre pays, où la situation politique est actuellement compliquée, ce qui rend difficile le fonctionnement de la nouvelle administration américaine.

« Nous entendons des signaux positifs émanant du Président américain Donald Trump et de certains membres de son équipe qui témoignent de leur compréhension du fait que nos deux grandes puissances se doivent de normaliser leurs relations bilatérales. […] Il y a toutefois des ambitions, comme l'éternelle volonté de manifester le leadership des États-Unis dans le monde », a noté Mme Matvienko.

La sénatrice a indiqué qu'on avait bien l'impression que les « russophobes » américains vivaient dans une réalité virtuelle et ne comprenaient toujours pas que le monde avait changé.

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« Le monde est d'ores et déjà multipolaire. Plusieurs centres d'influence économique et politique y ont déjà fait leur apparition. Le monde est tout autre aujourd'hui », a conclu la sénatrice.

Mardi 4 avril, une frappe aérienne sur la ville de Khan Cheikhoun dans la province d'Idlib, en Syrie, a été suivie par l'intoxication aux produits chimiques de nombreux habitants.

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Des sources locales proches de l'opposition font état de 80 morts et de 200 blessés et en imputent la responsabilité aux forces gouvernementales syriennes. Celles-ci rejettent ces accusations et expliquent que le bombardement aérien sur Khan Cheikhoun a touché un entrepôt d'armes chimiques de groupes terroristes, dont les agents actifs ont alors contaminé la population.

Les autorités russes demandent l'ouverture d'une enquête impartiale sur cette affaire avec l'implication de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC). En l'absence d'une telle enquête, l'origine de l'intoxication aux produits chimiques des habitants de Khan Cheikhoun reste donc controversée.

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