Le ministère de l'Intérieur a annoncé mercredi la réouverture de la mosquée Al Rawda de Stains, en Seine-Saint-Denis, prévue probablement pour le 19 mai.
Ses portes étaient closes depuis novembre 2016. Le lieu de culte, qui accueillait jusqu'à 600 fidèles lors de la prière du vendredi, avait été fermé dans le cadre de l'état d'urgence. Selon les autorités, les prêches radicaux menaçaient l'ordre public. Il a également été établi que la mosquée comptait parmi ses fidèles quelques terroristes bien connus, sans compter plusieurs fidèles partis vers la Syrie.
Pour l'auteur des « Misères de l'Islam de France », Didier Leschi, cette réouverture est plutôt une bonne nouvelle qui montre la prise de conscience de la communauté musulmane et une volonté de régler les problèmes du djihadisme.
« Je pense qu'il y a eu un retard dans la prise de conscience de la nécessité, pour les responsables religieux musulmans, de s'impliquer très fortement dans une lutte qui est en fait une lutte idéologique contre l'islamisme. Et c'est malheureusement les attentats, et le fait que l'administration a pointé du doigt certains lieux, certains contenants, qui a amené ses responsables à en prendre conscience. Et c'est plutôt une bonne chose qu'on arrive à des réouvertures. Cela montre qu'il y a une volonté de prendre en charge cette question et de lutter contre les discours radicaux », a déclaré à Sputnik Didier Leschi.
Pourtant, l'enthousiasme Didier Leschi n'est pas partagé par tout le monde. Joachim Véliocas, de l'Observatoire de l'islamisation, pointe pour sa part les liens avec le salafisme des personnes qui ont négocié avec le ministère de l'intérieur.
« Cette mosquée accueillait un groupe de djihadistes qui sont partis en Syrie, qui certes n'étaient peut-être pas connus de la direction, mais pourquoi fréquentaient-ils cette mosquée avant leur départ? Il y avait un imam clairement salafiste qui depuis a été écarté, donc cela montre bien que l'imam posait un véritable problème parce qu'il faisait des prières pour des combattants en Syrie, d'après les notes de la police », rappelle Joachim Véliocas dans une interview accordée à Sputnik.
Outre l'imam, M. Véliocas évoque également le président de la mosquée, un Égyptien Sali Atia Faroud, qui s'est fait connaître par une interview à la télévision égyptienne pendant les printemps arabes, où il déclarait qu'il refuserait qu'un ministre soit chrétien, manifestant ainsi une claire discrimination à l'égard des chrétiens.
« Cette personne est incontournable, son association gère une trentaine de mosquées en Seine-Saint-Denis, et la mosquée de Stains est associée à cette association islamiste. Ce sont eux qui ont mené la négociation pour la réouverture de la mosquée. En ce sens, il me paraît plutôt inquiétant de la maintenir ouverte », conclut Joachim Véliocas.
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