Qui cherche à empêcher un rapprochement entre l'Iran et le Qatar

© Sputnik . Vladimir Fedorenko / Accéder à la base multimédiaTéhéran
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Le quiproquo entourant la publication, puis la suppression, des propos de l'émir qatari qui aurait prôné une normalisation des relations avec Téhéran témoigne de la présence d'un schisme au sein des monarchies du Golfe, dont certains membres souhaitent moins dépendre de l'Arabie saoudite, estime un politologue iranien dans un commentaire à Sputnik.

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Le site de l'agence de presse officielle qatarie (QNA) a été piraté et les propos du cheikh Tamim bin Hamad al-Thani, qui y ont été publiés, ne correspondent pas à la réalité, a annoncé au portail Internet Al-Watan un porte-parole de ce média. Cette déclaration a été faite après que le site QNA a publié des extraits de l'intervention de l'émir pendant une cérémonie de promotion de jeunes officiers, dans lesquels il soulignait qu'il ne serait pas sage de maintenir des relations tendues avec l'Iran, qui est une grande puissance et un garant de stabilité dans la région et dans le monde musulman.

Ces informations ont rapidement été reprises par les médias arabes et occidentaux et, il faut le souligner, ont suscité une vive réaction au sein des élites saoudiennes et émiraties. Et même si ces propos ont été annoncés comme étant faux et été supprimés après-coup, l'Arabie saoudite a bloqué sur son territoire une série de médias qataris, y compris la chaîne Al-Jazeera, informe la chaîne de télévision libanaise Al-Manar.

Rien d'étonnant, comme le souligne dans un commentaire à Sputnik Hassan Hanizadeh, politologue et ancien rédacteur en chef de l'une des principales agences d'informations iraniennes MehrNews : tout rapprochement éventuel entre le Qatar et la République islamique ne fait pas les affaires de Riyad. Selon lui, la situation témoigne de la faiblesse du Royaume saoudien et du schisme au sein du Conseil de coopération du Golfe (CCG).

« Depuis la fondation du CCG en 1981, l'Iran a cherché à bâtir des relations amicales et sincères avec les six membres de cette alliance.

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Malheureusement, pendant la présidence de Saddam Hussein et la guerre Iran-Irak, six pays du CCG, sous l'égide de l'Arabie saoudite, ont dépensé 120 milliards de dollars pour soutenir leader irakien. Suite à ce soutien financier, la guerre irano-irakienne a duré huit ans », a-t-il rappelé, soulignant que le problème principal réside dans le fait que Riyad cherche à monter d'autres pays contre Téhéran.

« L'Arabie saoudite notamment est intéressée dans l'absence de rapprochement entre l'Iran avec d'autres pays membres du CCG. […] Apparemment, la paix et la stabilité dans la région ne font pas partie des objectifs de Riyad », a ajouté M. Hanizadeh.

Et d'ajouter que dans ce contexte la récente rencontre entre Donald Trump et les élites politiques saoudiennes était symbolique. Au cours de cet entretien, le Président américain a proposé de créer une sorte d'« Otan arabe »  dans le but de contenir l'Iran. Or, comme l'estime l'interlocuteur de l'agence, le Qatar est le seul pays membre du CCG qui maintient des relations normales avec Téhéran.

« Le cheikh Tamim bin Hamad al-Thani l'a confirmé par ses propos. Mais la vive réaction de l'Arabie saoudite, des Émirats arabes unis et du Bahreïn qui ont suivi a occupé tout le champ médiatique. Il est évident que le Qatar choisit son propre chemin qui diffère de celui des autres membres du CCG et qui est orienté sur un rapprochement avec l'Iran », estime-t-il.

Quoi qu'il en soit, toute cette histoire entourée de mystère liée au propos de l'émir publiés, puis effacés, témoigne de l'existence de « profondes contradictions et même d'un schisme au sien du CCG. Le Qatar a des alliés idéologiques sur cette question au sein de certains monarques arabes, notamment le sultan d'Oman et partiellement celui du Koweït. Leur politique dépend maintenant moins de l'Arabie saoudite », a conclu Hassan Hanizadeh.

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