Au Guatemala, couve une crise humanitaire «ignorée de tous»

© AFP 2023 Johan Ordonezvillage situé dans le Parc national Laguna del Tigre (PNLT)
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Les quelque 700 habitants de Laguna Larga, village situé dans le Parc national Laguna del Tigre (PNLT), au Guatemala, ont dû quitter leurs foyers sur décision de la justice et se trouvent à présent sur le territoire mexicain en situation désastreuse. Ramon Marquez, directeur de l’ONG mexicaine La 72, en parle à Sputnik.

Le village de Laguna Larga se situe dans le Parc national Laguna del Tigre (PNLT), qui fait partie de la réserve de biosphère Maya, créée en 1990 et s'étendant sur un territoire de 300 000 hectares. Ses habitants assurent y habiter bien avant cela, a raconté Ramon Marquez à Sputnik.

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« Les autorités prétendent que les gens ne s'y sont installés que tout récemment, mais en vérité des villages existent depuis longtemps. Il s'agit d'une guerre pour la terre. Les autorités veulent en chasser les gens sans rien leur proposer en échange. Or, les gens ne veulent qu'un lopin de terre pour le cultiver et y vivre », a déclaré l'interlocuteur de l'agence.

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Et d'ajouter que la décision sur la protection de l'environnement était entrée en vigueur le 2 juin mais que les gens étaient partis bien avant pour se réfugier à la frontière du Guatemala avec le Mexique.

« Ils sont partis pour éviter une éventuelle effusion de sang, vu leur expulsion imminente par la police. À l'heure actuelle, ils se trouvent en pleine jungle et sont coupés de la civilisation, sans accès aux soins médicaux. Les autorités mexicaines assurent se proposer d'aider ces démunis en détresse mais, en fait, ces derniers sont abandonnés à leur sort », a constaté M. Márquez.

La 72 et d'autres ONG tirent la sonnette d'alarme face au sort de ces pauvres gens.

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« Ils n'ont pas d'eau potable et vivent sous des tentes en pleine saison des pluies », constate le directeur de La 72.

Et de prévenir que de nouveaux déménagements forcés étaient attendus dans le courant de la semaine, et qu'il pourrait s'agir alors de 1 200 déplacés.

« Il s'agit d'une crise humanitaire ignorée de tous », a résumé M. Márquez.

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