Et il a noté les réussites nationales dans le réarmement hautement technologique: «Nos forces armées ont atteint un tout autre niveau».
La Russie œuvre à renforcer ses frontières en Arctique, et pas seulement. Nos «partenaires étrangers» ne doivent pas se faire d'illusions à ce sujet. Le 14 juin, les démocrates américains ont présenté au Congrès l'Acte de 2017 sur la stimulation de l'unité contre l'agression russe. Ce projet de loi implique l'élaboration et l'adoption d'une nouvelle Stratégie de sécurité nationale directement liée à l'«agression russe». Conformément à ce document, le ministère américain de la Défense doit mettre au point une stratégie spéciale en ce qui concerne la Russie, notamment pour faire face au matériel militaire russe.
Les dominantes arctiques
Les forces russes sont déployées tout le long de la ceinture arctique, de Mourmansk à Tchoukotka. Le groupe des forces de défense aérospatiale fut l'un des premiers à être déployé dans cette région très étendue et aujourd'hui, le ministère russe de la Défense met sur pied un centre de recherche en Arctique.
«L'intérêt soudain de la Russie pour l'Arctique a alarmé les USA concernant les plans du Kremlin pour la toundra. Le chef du Pentagone James Mattis a déclaré au Sénat, lors de l'approbation de sa candidature à ce poste, qu'il n'était pas «dans notre intérêt» d'ignorer les territoires où les USA n'entreprenaient pas d'actions actives… Il élabore actuellement une stratégie américaine pour réagir aux «actions agressives» de la Russie en Arctique», constate le quotidien américain The New York Daily News.
Aujourd'hui, les capacités du Centre national de gestion de la défense sont passées à un niveau supérieur. La plateforme informatique du centre regroupe désormais dans un système commun d'interaction interdépartemental 73 organes fédéraux du pouvoir exécutif, les organes de pouvoir des 85 sujets de la Fédération de Russie et 1.320 compagnies publiques du complexe militaro-industriel.
Bien sûr, une détente sur la scène internationale est envisageable, et le président a souligné à nouveau pendant la Ligne directe qu'il souhaitait établir des relations normales avec les partenaires étrangers — ce dont on parle également de l'autre côté de l'océan. Début juin il a été annoncé que le président américain Donald Trump avait chargé le Département d'État de normaliser les relations avec Moscou. Et pendant les audiences au Sénat le secrétaire d'État américain Rex Tillerson a déclaré: «Les alliés, les partenaires, grands et petits, sans exception […] en Europe, au Moyen-Orient, en Asie du Sud-Est (disent): «S'il vous plaît, occupez-vous des relations avec la Russie, elles doivent s'améliorer». Ils sont convaincus que la détérioration de ces relations aggravera forcément leur situation.»
Cependant, un fossé sépare encore les paroles et les actes. Les relations entre les USA et la Russie ne sont pas sorties de la crise. Les sanctions américaines se multiplient, alors que la course aux armements continue — et ce n'est pas le choix de la Russie.
Le rythme du réarmement
Dans ce contexte, les dépenses de la Russie pour la défense restent 11 fois inférieures à celles des États-Unis: le Programme public d'armement pour 2018-2025 est estimé à 30.000 milliards de roubles, soit près de 510 millions d'euros, et le programme public en cours (pour 2011-2020) s'élève à près de 20.000 milliards de roubles — soit environ 340 millions d'euros.
Ces cinq dernières années, les forces armées russes ont reçu plus de 30.000 unités d'armements ou de véhicules nouveaux ou modernisés, notamment plus de 50 navires de guerre, 1.300 appareils aériens et 4.700 chars et véhicules blindés de combat. Le niveau de dotation de l'armée de terre en armement moderne atteint 42%.
99% des systèmes de lancement des troupes balistiques stratégiques russes (RVSN) sont en état opérationnel, dont plus de 96% en état d'alerte permanent. Les RVSN sont réarmées en missiles modernes Iars opposant une meilleure résistance à la défense antimissile ennemie. Ces complexes équipent déjà neuf régiments balistiques et d'ici 2021, on comptera 17 régiments balistiques munis de missiles Iars dans les forces stratégiques nucléaire terrestres.
Quatre à cinq navires lance-missiles stratégiques sont modernisés chaque année au sein des forces stratégiques navales. Après 2021, il est prévu de lancer la production en série de la version modernisée du Tu-160M2, capable d'attaquer les sites terrestres de l'ennemi dans les régions éloignées sans entrer dans la zone d'action de la défense antiaérienne et antimissile.
Dans l'ensemble, la triade nucléaire russe est équipée à 60% d'armements modernes.
La haute précision favorisée
En un an, les forces russes ont reçu 40 vecteurs d'armes de haute précision et 180 missiles de croisière de longue portée, ce qui a permis d'accroître d'un tiers les capacités des forces armées.
A ce jour, 10 brigades russes disposent déjà d'Iskanders et le réarmement sera achevé en 2018. Les performances sans pareil de l'Iskander-M inquiètent sérieusement les USA et les pays de l'Otan.
Le système antiaérien S-400 Triumph est en dotation dans 13 régiments de défense antiaérienne.
En 2017, les forces aérospatiales seront renforcées de 16 nouveaux bombardiers tactiques Su-34, en 2018 elles recevront plus de 30 chasseurs Su-30SM, en 2019 commenceront les livraisons de série du chasseur de nouvelle génération (PAR FA) T-50, et en 2020 du système antiaérien S-500.
Les Su-30SM et Su-35S constitueront la base du parc d'aviation de chasse, les Su-34 celle du parc de bombardiers, et les Su-25SM modernisés celle de l'aviation d'attaque.
Les ingénieurs travaillent actuellement à la conception d'un nouveau chasseur-intercepteur pour remplacer le MiG-31.
Le niveau de dotation de la marine en armements modernes s'élève à 47%. En un an, la marine russe a reçu 24 navires et bâtiments logistiques. Quatre corps d'armée des forces côtières ont été formés dans les flottes du Nord, de la mer Baltique et de la mer Noire. D'ici 2020, près de la moitié des navires de la marine seront munis de missiles de croisière navals Kalibr.
Plus tôt, Vladimir Poutine avait noté que les déclarations sur une prétendue «Russie défaite» étaient un rêve qui n'avait rien à voir avec la réalité. Et nous voyons que les forces armées restent un garant fiable de la souveraineté réelle de la Russie — une souveraineté que peu de pays peuvent se permettre
aujourd'hui, comme l'a noté Vladimir Poutine.