«La grande misère qui règne en République centrafricaine fait que toute proposition sonnante et trébuchante intéresse vivement les Centrafricains. Par ailleurs, le fait que ces contingents n'aient pas la pratique de ce type d'opérations, ils se retrouvent donc confrontés à des situations pour lesquelles ils sont mal préparés», indique le général.
L'un des moyens possibles de mieux encadrer les missions serait d'impliquer plus de Casques bleus originaires des pays riches, qui pourtant «rechignent beaucoup à envoyer leurs troupes dans des opérations de basse intensité.»
«C'est une demande permanente de la part des Nations unies, pas simplement pour les comportements déviants, mais surtout pour des soucis d'efficacité et d'équipement des contingents», estime Dominique Trinquand.
Outre le renforcement du commandement et la bonne préparation des soldats, qui doivent être bien informés quant à ce qu'ils peuvent ou ne peuvent pas faire, l'Onu doit diminuer le temps de service de contingent jusqu'à six mois, comme c'était le cas auparavant, car un an de service dans une région aussi difficile est trop long pour les troupes mal préparées.
En même temps, l'expert estime que seuls les moyens politiques peuvent mettre fin à la crise.
«La sortie de crise, ce n'est pas une sortie militaire, les militaires sont là uniquement pour faire cesser les armes […]. Il faut un engagement politique fort dès qu'une opération de maintien de la paix est mise en place», a-t-il conclu.
La situation en Centrafrique a dégénéré en violence de masse en mars 2013 après l'arrivée au pouvoir, dans ce pays majoritairement chrétien, des militants musulmans de la Séléka.
Malgré l''intervention française en décembre 2013 dans le cadre de l'opération Sangaris et le déploiement des Casques bleus des Nations unies, la situation reste tendue, bien que l'escalade meurtrière ait été stoppée. Le pays a depuis élu un nouveau Président en la personne de Faustin-Archange Touadéra.