Trump savait-il que Damas n'était pas impliqué dans l'incident chimique à Khan Cheikhoun?

© REUTERS / Jonathan ErnstDonald Trump
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Dans une publication parue dimanche, un célèbre journaliste d'investigation écrit que Donald Trump savait que Damas n'était pas mêlé à l'attaque chimique de Khan Cheikhoun. Malgré ce fait, il a ordonné le tir de 59 missiles sur une base militaire syrienne.

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En envoyant en avril dernier 59 missiles de croisière Tomahawk sur la Syrie, le Président américain Donald Trump savait déjà que Damas n'était pas derrière l'incident chimique à Khan Cheikhoun, écrit dans sa publication parue ce dimanche dans le journal Welt am Sonntag le célèbre journaliste d'investigation américain Seymour Hersh.

Selon les informations collectées par le reporter auprès de nombreuses sources, notamment au sein du gouvernement et des services spéciaux des États-Unis, Donald Trump a pris la décision de frapper la base syrienne de Shayrat sans prendre en considération l'avis des experts. Quant à son administration, elle a ensuite cherché à véhiculer une fausse image des faits. Qui plus est, les États-Unis étaient au courant de l'intention de l'armée de l'air syrienne de mener un raid sur Khan Cheikhoun. D'après le journaliste, Moscou aurait prévenu Washington pour éviter des victimes parmi ses agents.

«Les données des forces spéciales témoignaient que, le 4 avril, l'aviation syrienne avait pris pour cible le lieu d'une rencontre d'islamistes», assure-t-il dans son article.

La vraie cible

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Comme l'écrit M.Hersh, l'aviation syrienne a visé un bâtiment d'un étage qui servait de lieu de réunion des extrémistes de différentes organisations. Le projectile lancé par les forces gouvernementales a provoqué une série de détonations qui ont conduit à la destruction de l'immeuble et à la formation d'un nuage toxique à partir des substances stockées au sous-sol.

Seymour Hersh assure que l'un des conseillers de l'administration Trump lui a directement déclaré: «Ce n'était pas une attaque chimique. C'est un mythe».

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Selon M.Hersh, Trump a donné l'ordre d'effectuer une frappe sur la Syrie quelques heures après avoir visualisé une vidéo montrant des adultes et des enfants succomber à la suite d'intoxication. «Il avait été mis au courant sur l'absence de toute preuve de recours à des armes chimiques. Malgré ce fait, il a dit "agissez"», explique-t-il.

Il ajoute en outre que lors de la réunion qui a précédé l'attaque aux missiles, les militaires ont cherché à minimiser les conséquences et ont soumis au Président quatre scénarios: absence de toute réaction, attaque contre l'aérodrome, bombardement massif des infrastructures de l'armée syrienne et élimination d'Assad.

Trump a opté pour le deuxième scénario et 59 missiles de type Tomahawk ont été envoyés sur l'aérodrome de Shayrat.

«De A à Z, ça a été un show typique de Donald Trump», écrit le journaliste, se référant à un des conseillers à la sécurité de la Maison-Blanche.

M.Hersh estime que si le Président avait choisi un scénario plus dur, le Conseil de sécurité nationale (NSC) aurait présenté sa démission.

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Quelques jours plus tard, Washington a décidé de promouvoir son point de vue sur la situation en Syrie. Les journalistes des principaux médias américains ont été convoqués à un point de presse à huis clos. «Son message résidait dans ce qui suit: la négation par la Russie du recours à des armes chimiques est un mensonge flagrant car le Président Trump a déjà fait état de recours au gaz sarin», d'après le journaliste. Par conséquent, la plupart des médias américains se sont mis à accuser Moscou de ce qui s'est passé à Khan Cheikhoun.

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