Durant la campagne présidentielle de 2017, puis après son accession à la présidence de la république, un phénomène semble prendre de plus en plus d'ampleur: la Macronmania. Si ce phénomène se cantonnait à une partie de la presse qui partage l'idéologie d'Emmanuel Macron, on pourrait légitimement le comprendre, comme nous l'explique Thomas Guénolé, politologue:
Néanmoins, certains médias du service audiovisuel public français font parfois preuve de béatitude, voire d'euphorie envers le pouvoir en place. En témoigne, une vidéo diffusée par Franceinfo, le 23 juin, sur la présence d'Emmanuel Macron au dernier Conseil européen. Par une mise en abyme involontaire, le sujet intitulé «Bruxelles, la Macronmania est en marche», pourrait davantage faire penser à une vidéo du fan-club d'Emmanuel Macron qu'à celle d'un média objectif.
Cela dénote-t-il d'un traitement partisan de l'information ou d'une simple propension à suivre le mouvement? Thomas Guénolé penche plutôt vers la seconde hypothèse:
«L'écrasante majorité des médias mainstream sont d'une euphorie vis-à-vis d'Emmanuel Macron, non pas parce qu'ils sont "macronistes" politiquement, mais parce que l'attitude des médias mainstream envers le détenteur du pouvoir est indexée sur sa cote de popularité […] En revanche, à partir du moment où il y a, c'est généralement le cas jusqu'à présent, dégringolade de la popularité et un rejet très fort du pouvoir, les médias mainstream qui étaient en train de suivre le sens du vent populaire dans le sens positif, le suivent dans le sens négatif.»
«Que les dirigeants des grands services audiovisuels français soient désignés différemment. Et qu'il y ait des garanties statutaires d'extrême indépendance copiées sur le standard d'autres médias publics comme la BBC.»
En effet,
«À l'heure actuelle, les grands dirigeants du service audiovisuel public français sont indirectement désignés par le pouvoir exécutif.»
Ceci suffit-il à expliquer cela?
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur.