La France et BNP Paribas rattrapés par le génocide rwandais

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La France et le groupe bancaire BNP Paribas sont visés par deux plaintes déposées par plusieurs associations qui souhaitent faire la lumière sur les évènements dramatiques qui se sont déroulés au Rwanda en 1994.

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L'une vise des responsables politiques et militaires français, l'autre BNP Paribas, qui aurait financé l'achat d'armes destinées aux génocidaires hutus. Suite aux révélations de Patrick de Saint-Exupéry concernant des livraisons d'armes par l'armée française aux «génocidaires» hutus, l'association Survie a une nouvelle fois décidé de porter plainte le 28 juin avec constitution de partie civile (la première plainte contre X avait été classée sans suite en 2015) afin de «faire la lumière sur les relations entre les autorités rwandaises de l'époque et les responsables politiques et militaires français». 

Le groupe bancaire BNP Paribas serait aussi impliqué. En effet, le Collectif des parties civiles pour le Rwanda (CPCR), IBUKA France et Sherpa ont annoncé ce jeudi 29 juin le dépôt d'une plainte avec constitution de partie civile visant BNP Paris pour «complicité de génocide, de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre» au Rwanda. Ces trois associations accusent le groupe bancaire d'avoir permis le «financement de l'achat de 80 tonnes d'armes ayant servi à la perpétration du génocide.»

Pour le président du CPCR, Alain Gauthier, cette action en justice permettra d'en comprendre les raisons:

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«La banque BNP Paribas, en juin 1994, a financé un achat d'armes qui ont été par la suite livrées aux Rwandais dans le cadre du génocide des Tutsis et ce, malgré un embargo qui avait été décidé un mois plus tôt par le Conseil de sécurité.»

Selon Alain Gauthier, l'éventuelle implication de la France n'a rien d'étonnant car il estime que:

«C'est toute cette compromission, que nous dénonçons depuis très longtemps, de l'État français avec le gouvernement génocidaire du Président Habyarimana […]. C'est tout le problème de la Françafrique, il n'y a pas qu'au Rwanda. La France a pu avoir des comportements très condamnables […]. Il y a des raisons d'État que l'on ne connait pas toujours. Cela étant dit, au Rwanda, il y a eu plus d'un million de victimes.»

Par ailleurs, le président du Collectif des parties civiles pour le Rwanda espère toujours que les informations liées au Rwanda seront déclassifiées:

«J'espère que le Président Macron va être plus attentif à toutes nos demandes. Personnellement, j'ai écrit au Président dès qu'il a été élu […]. Je n'ai toujours pas eu de réponse.»

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