Représentant russe à l'OIAC: une enquête sur Khan Cheikhoun n'intéresse pas l'Occident

© REUTERS / Ammar AbdullahKhan Cheikhoun
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Le rapport de l'OIAC confirmant l'utilisation de gaz sarin à Khan Cheikhoun laisse beaucoup de questions sans réponse, ce qui fait penser que les pays occidentaux cherchent avant tout à diaboliser le Président syrien Bachar al-Assad et non à trouver les vrais coupables, estime le représentant de la Russie à l'OIAC Alexandre Choulguine.

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Syrie: l'OIAC confirme une attaque au gaz sarin en avril
Dans une interview accordée à la chaîne RT, le représentant permanent de la Russie à l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) Alexandre Choulguine a indiqué que le rapport de l'organisation qui confirmait l'utilisation de gaz sarin contre la population de Khan Cheikhoun laissait un grand nombre de questions en suspens, ce qui met en doute son objectivité.

«Nous pensons que le rapport laisse sans réponse de nombreuses questions importantes […]. Nous avons vu des images montrant des médecins. Ils ont travaillé sans aucun équipement de protection. Nous avons demandé comment il était possible que les médecins aient travaillé dans ces conditions sans équipement de protection et n'aient pas été contaminés. Lorsque le rapport est sorti, nous n'avons pas trouvé la réponse à cette question. Il n'y a aucune explication», a-t-il déclaré.

Selon lui, les pays occidentaux ont été «convaincus de l'implication des autorités syriennes dans l'incident» dès le mois d'avril.

«Pour moi, ce sont des tentatives de renverser les autorités syriennes et de diaboliser le Président Bachar el-Assad. Nous avons déjà vu une telle politique à l'œuvre dans certaines périodes de l'histoire, ce n'est qu'un exemple de plus. En fait, nos partenaires ne veulent pas que l'enquête [de l'incident à Khan Cheikhoun, ndlr] donne de résultats», a souligné M. Choulguine

A civil defence member breathes through an oxygen mask, after what rescue workers described as a suspected gas attack in the town of Khan Sheikhoun in rebel-held Idlib - Sputnik Afrique
Khan Cheikhoun: l'OIAC s'exonère d'une enquête exhaustive sur l'incident

Plusieurs dizaines de personnes ont péri dans le bombardement de Khan Cheikhoun, dans la province syrienne d'Idlib, le 4 avril 2017. L'attaque, imputée aux forces du régime de Bachar el-Assad par l'opposition syrienne et des pays occidentaux — qui n'en ont toutefois pas encore présenté des preuves tangibles — a conduit à des frappes de 59 missiles américains contre la base aérienne syrienne de Shayrat dans la nuit du 6 au 7 avril.

Damas a rejeté formellement les accusations en déclarant n'avoir jamais fait usage d'armes chimiques contre la population civile et les terroristes et avoir évacué tous les arsenaux chimiques de son territoire sous le contrôle de l'OIAC.

Des enquêtes journalistiques indépendantes témoignent que l'administration américaine savait que Damas n'était pas mêlé à l'attaque de Khan Cheikhoun.

Dans une interview accordée à Sputnik, Bachar el-Assad a confirmé qu'aucune attaque n'avait eu lieu et qu'il s'agissait d'une provocation visant à justifier la frappe contre la base aérienne syrienne. Il a ajouté que la vidéo publiée par le Front al-Nosra en guise de preuve affirmait que l'attaque avait été menée entre 6h00 et 6h30. Cependant, l'armée syrienne n'avait entrepris aucune opération à cette heure. Plus encore, la vidéo filmée par les Casques blancs est contraire à la version sur l'utilisation du gaz sarin: Bachar el-Assad a signalé que les secouristes n'auraient pas survécu s'ils avaient travaillé sans porter un masque et des gants.

 

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