- Nous sommes à la veille de l'entretien entre le président russe Vladimir Poutine et son homologue américain Donald Trump. Ils ne se connaissent pas encore personnellement, mais existe-t-il déjà des relations entre les deux dirigeants?
— D'après moi, Vladimir Poutine et Donald Trump ont des relations potentiellement constructives. Les deux présidents ont exprimé plusieurs fois leur disposition à une rencontre personnelle et à la normalisation des relations. Trump a dit à plusieurs reprises qu'il tenterait de s'entendre avec Poutine, qu'il n'existe aucun fatalisme dans le niveau actuel extrêmement bas des relations entre la Russie et les USA. Sauf que rien de concret n'a suivi. C'est pourquoi je qualifie ces relations de constructives, mais seulement potentiellement.
Mais la décision d'organiser un entretien en marge du G20 à Hambourg a tout de même été prise, et même les plus fervents opposants aux relations russo-américaines n'ont pas pu l'empêcher.
- On dit que les médias sont le quatrième pouvoir, mais ces derniers temps on a l'impression qu'ils sont le premier pouvoir aux USA…
- Les sanctions antirusses ont été récemment prolongées en Union européenne. Et comme toujours, elles sont associées à l'accomplissement des accords de Minsk. Comment sortir de ce cercle vicieux?
— D'après moi, Bruxelles ne prolonge pas les sanctions à cause des accords de Minsk mais parce que c'est une sorte de dénominateur commun minimal pour tous les pays de l'UE. Cette dernière est confrontée aujourd'hui à de nombreuses divergences — sur les pouvoirs de Bruxelles, sur les quotas de migrants… L'UE songe à d'éventuelles sanctions contre la Pologne, la Hongrie, la Tchéquie et la Slovaquie qui ne souhaitent pas accueillir de réfugiés. Et si l'UE soumettait au débat la question des sanctions, la scission serait inévitable. Parce que plusieurs pays, comme la Hongrie, l'Italie, la Grèce, la Slovénie, Chypre, l'Autriche, l'Espagne et la Slovaquie pourraient s'y opposer. La chancelière allemande Angela Merkel, qui est le leader tacite de l'UE, ne souhaite pas une telle division, c'est pourquoi les sanctions sont prolongées automatiquement. Ce n'est plus de la politique, c'est de l'inertie politique.
— Aujourd'hui, il n'y en a plus aucun. Les forces antirusses y ont pris le dessus et dans ces conditions le retour de la Russie à l'Assemblée parlementaire n'est pas dans notre intérêt.
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.