Barrières et fleurs: le 14 juillet ne sera plus jamais comme avant à Nice

© Sputnik . Xenia Kozlitina14 juillet à Nice
14 juillet à Nice - Sputnik Afrique
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Alors que toute la France célèbre ce 14 juillet sa fête nationale, ce jour-là s’avère triste pour les Niçois qui sont descendus dans la rue pour rendre hommage aux victimes de la tragédie de la promenade des Anglais qui a eu lieu il y a un an jour pour jour. Une journaliste de Sputnik s’est rendue sur place.

Des tonnes de fleurs, des bougies, des jouets déposés par terre, des barrières et des forces de sécurité renforcées, ce 14 juillet a un goût amer pour les Niçois, qui rendent hommage aux 86 victimes de l'attentat qui a bouleversé la ville il y a un an.

​Alors que l'ambiance est festive dans l'ensemble du pays, ce n'est pas le cas pour les habitants de la ville de Nice.

«Le 14 juillet ne sera plus jamais une fête pour nous», affirment les passants qui arpentent la promenade des Anglais au micro de la correspondante de Sputnik.

«Je suis venu rendre hommage aux familles des victimes. J'étais ici le 14 juillet dernier. J'ai des amis qui ont perdu leurs proches. C'est l'enfer, c'est le seul mot que je peux dire et c'est pour cela que je suis là aujourd'hui. C'est pour leur rendre hommage», confie un interlocuteur de Sputnik tout ému en évoquant les souvenirs de «cet enfer» dont il a été témoin il y a un an.

Néanmoins, malgré ce souvenir tragique, la vie a repris son cours à Nice.

«On vit normalement. Comme on dit, "la roue tourne"», ajoute-t-il.

Pour ce jeune homme, la décision de revenir au même endroit que l'année dernière n'a pas été facile à prendre.

«J'ai beaucoup hésité mais je pense que c'est important pour moi d'être là», raconte-t-il.

S'il ne devait retenir qu'un mot pour qualifier cette terrible nuit du 14 juillet 2016, ce serait «la panique», car «les gens couraient dans tous les sens» et personne ne savait ce qui se passait réellement, même si les gens essayaient de s'entraider. Et même s'il n'a perdu personne sur la promenade des Anglais, ce souvenir perdure toujours.

«Si je suis là aujourd'hui c'est parce que je n'ai pas réussi à m'en détacher. Pour moi ce serait impossible de faire semblant que c'est un jour comme les autres… On sent que ce n'est plus comme avant. Les gens qui ne connaissaient pas Nice, ils la rattachent à l'attentat. On sent qu'il y a une génération avant et après ce qui s'est passé. Maintenant la question c'est si dans un an, le 14 juillet, on réussira à passer à autre chose, est-ce qu'on pourra enlever le côté hommage et aller de l'avant. On ne le sait pas encore. Pour l'instant cela reste difficile».

Dans son discours officiel à l'adresse des Niçois, le Président français Emmanuel Macron a promis de tout faire pour que l'État regagne leur confiance:

«Nous répondrons par la lutte à l'intérieur et à l'extérieur de nos frontières contre le terrorisme […] Nous devons à nos morts ce combat sans merci», a-t-il déclaré lors d'une cérémonie émouvante en hommage aux victimes en présence de ses deux prédécesseurs François Hollande et Nicolas Sarkozy ainsi que du prince Albert II de Monaco, ajoutant que l'État n'«abandonnera jamais » le peuple comme «il n'abandonnera jamais la recherche de la vérité».

​Le 14 juillet, la ville de Nice a sans doute connu le pire massacre de son histoire, 86 personnes ayant été tuées par un camion qui a foncé sur la foule des estivants venus assister au traditionnel feu d'artifice sur la célèbre promenade des Anglais. Le chauffeur, Mohamed Lahouaiej Bouhlel, un Niçois radicalisé de 31 ans d'origine tunisienne, a été abattu par les forces de l'ordre au terme de sa course folle.

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