Je vous en parlais pas plus tard que la semaine dernière, mais le statut de Brigitte Macron fait quelques vagues. Que voulez-vous, c'est le mois d'août, les journalistes et les internautes s'occupent comme ils peuvent.
Personne auparavant ne s'était posé la question en France et il aura fallu que Macron nous impose sa première dame à lui dans le débat pour qu'elle s'y invite. Influence américaine, pays où la First Lady joue un vrai rôle, non inscrit dans la Constitution, mais tout de même encadré? Si ce n'est pas cela ou pour faire plaisir à madame, on ne voit en tout cas pas très bien où Macron aurait puisé cette idée. En Europe, en tout cas, le statut de conjoint du chef n'existe nulle part.
Tiens, faisons un test: comment s'appelle M. Merkel et à quoi occupe-t-il ses journées? Vous ne savez pas? Normal! Joachim Sauer est professeur de chimie théorique et physique et mène sa carrière tranquillement, loin des feux de la rampe qui illuminent sa célèbre épouse. Les Allemands s'en portent à ravir et lui aussi, puisqu'il préfère se consacrer à son métier et n'apparaît, un peu forcé aux côté de son épouse qu'une fois par an environ, lors de sommets ou de déplacements importants. Sachant que Joachim Sauer ne dispose pas de statut officiel de «premier gentleman», il voyage à l'étranger en tant que personne protocolaire, mais ne touche pas de salaire ni de service de sécurité.
Et si je vous dis Elvira Fernandez Balboa, vous ne me répondez aussitôt… rien du tout, car comme moi, vous ignoriez qu'il s'agit de l'épouse du Premier ministre espagnol, Mariano Rajoy. À part avoir réduit le train de vie de la résidence du Premier ministre de 25%, on ne lui connaît pas d'activité professionnelle. C'est une femme au foyer, en somme et comme telle, elle ne dispose pas de secrétaires personnels, de porte-parole, d'assistants ou de stylistes. Et elle achète ses vêtements avec son propre argent.
Rien n'a changé depuis au Royaume-Uni, puisque Philip May ne joue aucun rôle officiel auprès de Theresa, son épouse de Premier ministre. Officieusement, ce responsable de l'un des plus grands fonds d'investissement du monde, Capital Group, doit bien lui susurrer quelques conseils et ragots sur la City, mais il ne touche pas une livre pour cela du gouvernement.
Peristera (Betty) Batziana fait plus parler d'elle, en revanche. La femme du Premier ministre grec Tsipras fait la tristesse des gazettes féminines (grecques, les autres s'en foutent un peu) pour son style vestimentaire… sans recherche particulière du tout, du tout, dirons-nous. La dame, dont le train de vie n'a pas changé avec l'accession au pouvoir de Tsipras —elle n'a pas de budget spécifique- a su rester simple, à la différence d'autres qui ont eu recours à de célèbres conseillers en relooking —pas toujours très heureux, qui pis est.
Bref, au regard de nos voisins européens, le problème n'est pas que Brigitte n'a pas de statut ou de charte ou de quoi que ce soit. Le problème, avec elle comme avec celles qui l'ont précédé, est qu'elles aient Dircab», secrétaire, chauffeur et frais de représentation (shopping, quoi), aux frais de la République.
C'est pas cher, c'est l'État qui paye, comme aurait dit Hollande, qui a bien profité des largesses de la France à l'endroit de ses amourettes. Oui, sauf que l'État, c'est moi —et vous- et que pour ma part, je préférerai dépenser mes sous à autre chose.
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