Un méthanier russe sur la route du Nord pour livrer du gaz européen en Asie

© Sputnik . Aleksey Drouzhinine / Accéder à la base multimédia3 июня 2017. Арктический танкер-газовоз "Кристоф де Маржери" (ледового класса Arc7), разработанный для проекта "Ямал СПГ", во время церемонии имянаречения в глубоководном порту "Бронка".
3 июня 2017. Арктический танкер-газовоз Кристоф де Маржери (ледового класса Arc7), разработанный для проекта Ямал СПГ, во время церемонии имянаречения в глубоководном порту Бронка. - Sputnik Afrique
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Le méthanier brise-glace russe «Christophe de Margerie» a commencé le transfert de gaz liquéfié de Norvège en Corée du Nord, a fait savoir le journal Deutsche Wirtschafts Nachrichten se référant à la source locale The Independent Barents Observer.

Vladimir Poutine, le Président russe, a participé à Saint-Pétersbourg à la cérémonie inaugurale du baptême du superméthanier brise-glace de la classe Arc 7 qui porte le nom de l'ancien PDG de Total Christophe de Margerie. - Sputnik Afrique
Vladimir Poutine assiste à la cérémonie inaugurale du méthanier Christophe de Margerie
Chargé le 1er août 2017 au terminal gazier norvégien Melkøya, le méthanier s'est dirigé vers la Corée du Sud par la Route maritime du Nord. Le «Christophe de Margerie» navigue sans escorte de brise-glace puisqu'il est capable de franchir des banquises de plus de 2m d'épaisseur. Le navire appartient à la compagnie russe SCF (Sovcomflot).

«Ces livraisons sont un pas sérieux vers l'intégration au marché mondial dans le transport du gaz européen. La compagnie SCF est un acteur sérieux sur l'échiquier international, a raconté au correspondant de Sputnik Pologne Danila Botchkarev, expert de l'EastWest Institute à Bruxelles. La compagnie a 128 pétroliers et 13 méthaniers, y compris le «Christophe de Margerie». Leur part est de 3.5 — 4% de la flotte mondiale des méthaniers. L'indice n'est pas très important, mais la part de la Russie, débutante dans ce business, augmente ».

Les compagnies russes ne se contentent pas du rôle de transporteur. Ainsi, Gazprom a un projet de production du GNL à Sakhaline et entend construire encore une usine dans la Baltique.

«Dans le nouveau contexte, la Route maritime du Nord offre de nouvelles possibilités de transporter les cargaisons d'Europe en Asie en réduisant de 40% le temps de trajet: ainsi, le méthanier «Christophe de Margerie» mettra 15 jours à franchir l'itinéraire. Dès cette année, Yamal GNL engagera le transport du gaz liquéfié par la Route maritime du Nord et son fonctionnement sans accrocs est très important pour la mise en œuvre du projet: ce sera d'ici 2019 la plus grande usine de gaz naturel liquéfié», affirme l'expert. Selon lui, les projets de Gazprom de construction de gazoducs magistraux, en particulier Nord Stream, et le développement de l'infrastructure pour la production et le transport du GNL n'entrent pas en contradiction.

«À l'échelle globale, le GNL et le gaz des pipelines se complètent plutôt que d'être en concurrence, poursuit l'expert. Il est beaucoup plus avantageux de livrer à certains marchés le gaz naturel liquéfié. Par exemple, à la Corée du Sud, qui n'a pas de gazoducs qui la relieraient aux fournisseurs et ne reçoit que du GNL. Qui plus est, les prix moyens du gaz en Asie sont plus élevés, et c'est pour cette raison que la plupart des livraisons de GNL sont destinées à la région Asie-Pacifique.

le brise-glace Ilia Mouromets - Sputnik Afrique
Un nouveau brise-glace militaire russe en route pour la mer Baltique
«La Route maritime du Nord est le dada de la compagnie SCF. Ainsi, le pétrolier SCF Baltica a été le premier navire de gros tonnage à franchir, en 2010, l'itinéraire de hautes latitudes entre l'Atlantique et le Pacifique. Le 16 septembre, un autre pétrolier de SCF, le «Vladimir Tikhonov», a terminé le trajet expérimental de hautes latitudes de transfert du gaz condensé d'Europe en Asie par la Route maritime du Nord, et en décembre 2012 le méthanier Ob River, affrété par Gazprom, a terminé avec succès la première expédition de transport du GNL par la Route maritime du Nord», rappelle Danila Botchkarev.

Il n'est pas exclu que les méthaniers russes poursuivent la coopération avec les pays de l'UE. Le consortium pétrolier norvégien Statoil procède, conjointement avec les compagnies russes, à la prospection dans les mers de Barents et d'Okhotsk et dans la Région polaire. Le consortium russe Rosneft a, quant à lui, le droit de participer aux projets pétroliers et gaziers norvégiens dans la mer du Nord et dans la partie norvégienne de la mer de Barents, écrit Deutsche Wirtschafts Nachrichten. Statoil ne déclinera-t-il pas la coopération avec les entreprises russes dans le contexte de la nouvelle loi signée par le Président américain supposant les sanctions à l'égard de la Russie?, se demande le journal.

«Les sanctions ne concernent pas les livraisons, résume l'expert, elles peuvent entraver la privatisation de la compagnie Sovcomflot en la rendant moins attrayante pour les investisseurs aux bourses internationales».

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