«Dame de fer» russe: l'histoire d'une boxeuse qui ne s'arrête devant rien

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Elle a suivi un long chemin avant d'assumer son rôle actuel et ne compte pas céder: Tatiana Dvajdova est une combattante au sens propre et comme au figuré, une boxeuse russe qui a osé lutter pour les droits des femmes dans le sport, en Russie et dans le reste du monde. Elle parle à Sputnik de son combat incessant «pour elle-même et ses idéaux».

«La voie d'une femme-combattante est une lutte permanente pour elle-même et ses idéaux, surtout maintenant que j'ai soulevé la question du statut des femmes dans le sport devant le monde entier», confie Tatiana Dvajdova, boxeuse russe, dans un entretien accordé à Sputnik. Pour elle, le plus grand fléau dans le domaine du sport, tant en Russie que dans le reste du monde, est la ségrégation sexiste.

«Je lis plusieurs publications disant que le sport féminin se développe et qu'il y a prétendument des tendances positives. En fait, on n'avance en rien. On ne peut pas parler de progrès tant que les femmes, en tant que groupe de personnes, sont considérées impropres pour concurrencer les hommes», déplore celle qui a décidé de prouver l'inverse à tout le monde.

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Tatiana Dvajdova
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Tatiana lutte pour le sport juste, pour que personne ne se heurte plus aux obstacles qu'elle a rencontrés: «Le sport ne doit pas, idéalement, être divisé en masculin et féminin», insiste-t-elle alors que la brute réalité suggère plutôt que «reconnaître la femme comme un adversaire sur le ring, ça signifie la reconnaître comme une égale, ce qui semble inacceptable pour notre société». C'est le constat de cette injustice qui pousse la boxeuse à redoubler d'es efforts et à ne jamais reculer.

Depuis son enfance, elle ne s'est jamais cachée derrière personne. Née à Saint-Pétersbourg, Tatiana a fait de gigantesques efforts pour conquérir une place au soleil dans la boxe thaïe et dans le sport globalement. Depuis cinq ans, elle participe ainsi à des combats contre des hommes et accompagne les fans de football dans leurs bagarres. Pour y parvenir, elle a dû falsifier ses papiers, se faire couper les cheveux et se servir d'un pansement afin de cacher tout signe d'appartenance au sexe féminin.

«Un jour, je suis venue à un entraînement sparring», se souvient-elle. «J'ai dit à l'entraîneur que j'étais novice, mais que je voulais combattre, dans le futur, contre les hommes. Il a dit quelque chose à un boxeur, nous sommes allés sur le ring. Il pesait 85 kg et avait, comme je l'ai découvert ensuite, une grande expérience et un titre sportif sérieux. Il me frappait même quand je tombais, ce qui est interdit par les règles de la boxe.»

© Photo Tatiana DvajdovaTatiana Dvajdova sur le ring
Tatiana Dvajdova sur le ring - Sputnik Afrique
Tatiana Dvajdova sur le ring

Depuis qu'elle s'est aventurée sur ce chemin, Tatiana est en état de lutte permanente, sans pouvoir démontrer sa faiblesse sur le ring.

«Si une femme ose se dire non moins forte qu'un homme, on va la détruire tout simplement», souligne-t-elle, ajoutant que ce n'est pas qu'une affaire de stéréotypes, mais qu'il existe «un système dont de nombreuses personnes profitent et souhaitent maintenir le fonctionnement coûte que coûte.»

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Dans l'enfance, Tatiana n'imaginait pas qu'elle deviendrait un jour boxeuse, surtout avec une mission spéciale. La lutte, oui, elle a toujours fait partie de sa vie: elle a travaillé comme déménageuse à 17 ans, en travaillant parallèlement sur les chantiers. Mais c'est une rencontre avec des fans de football qui a servi de déclic: à l'âge de 16-17 ans, elle s'est heurtée à un groupe de supporters dans métro — et c'est à ce moment qu'elle a compris que c'était sa sphère. Toutefois, elle affirme que développer sa force n'était pas un objectif mais plutôt une partie intégrante de sa nature.

«Je ne poursuivais pas le but de démontrer que la force de femme ne cède en rien à celle l'homme. Je voulais initialement combattre et voyais comme dénuée de sens la perspective de me voir limitée par une concurrence exclusivement féminine. Cette lutte m'a été imposée, mais maintenant j'irai jusqu'au bout», fustige la boxeuse.

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Malgré la ségrégation sexiste existant dans de nombreux domaines, de plus en plus de professions telles que pompiers, arbitres, chauffeurs de taxi ou ingénieurs, se voient envahies, et avec succès, par des femmes. Qu'adviendra-t-il alors de l'équilibre des forces féminine et masculine dans le monde?

«Il est difficile de prédire ce qui surviendra dans l'avenir, mais, si l'on suit un scénario normal, les professions féminines et masculines cesseront d'exister. Il y aura seulement du travail pour tout le monde, des emplois possiblement exercés par une personne indépendamment de son sexe», estime Tatiana.

La fonction présidentielle n'échappera pas non plus à cette évolution: à la question du potentiel d'une femme-Présidente, la boxeuse se montre persuadée qu'«une femme peut naturellement devenir Présidente et probablement avoir plus de succès qu'un homme».

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