Le ministère ukrainien de l'Intérieur relate également qu'au moins cinq millions de ressortissants ukrainiens travaillent actuellement à l'étranger dans des pays tels que la Pologne, l'Italie, l'Espagne, le Portugal, la République tchèque, la Russie et l'Allemagne. Parmi les personnes souhaitant rejoindre l'Europe pour y trouver du travail, on retrouve souvent des couches socialement fragilisées et, donc, potentiellement plus touchées par cette maladie. Par conséquent, tout ceci augmente le risque de propagation de cette maladie, oubliée en Europe depuis le début du XXe siècle.
Ainsi, selon l'OMS, en 2015 ce sont 35.304 personnes qui ont été atteintes par la tuberculose en Ukraine contre seulement 4.788 cas déclarés en France, ce qui représente sur une échelle de 100.000 personnes 78 cas en Ukraine contre 7,5 en France.
«L'Ukraine doit faire particulièrement attention à la tuberculose puisque c'est un sujet très douloureux pour l'Europe. Je parle de la sécurité globale et de la propagation de cette maladie au-delà des frontières», a relaté le spécialiste technique de l'Organisation mondiale de Santé Alexeï Bobrik cité par les médias russes et ajoutant que c'était «une honte pour un pays européen».
Tout en prônant la nécessité de réformer en profondeur le système de santé en Ukraine, l'envoyé spécial du Secrétaire général de l'Onu sur le SIDA en Europe de l'Est et en Asie centrale Michel Kazatchkine estime que la situation, restant toujours sérieuse, pourrait toutefois s'améliorer avec le temps.
«Aujourd'hui, je suis moins pessimiste qu'il y a un an et demie parce que je vois des changements. Je vois plus de volonté politique. Le SIDA et la tuberculose sont aujourd'hui inscrits à l'ordre du jour», a-t-il conclu.