Comment Trump pousse la Corée du Sud à la guerre

© AFP 2023 Brendan SmialowskiDonald Trump
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D'après Séoul, la Corée du Nord prépare le lancement d'un missile intercontinental. Pendant ce temps la marine sud-coréenne a travaillé pendant les exercices une attaque contre la Corée du Nord. Alors qu'à New York les diplomates préparent une nouvelle résolution du Conseil de sécurité des Nations unies.

Mais la Corée du Sud en réalité est opposée à l'usage de la force. «Nous ne tolérerons pas une nouvelle guerre catastrophique sur cette terre», a déclaré le porte-parole du président sud-coréen. Après quoi le président américain Donald Trump a qualifié les Sud-Coréens de pacificateurs et a menacé de rompre l'accord de libre-échange entre les deux pays. Selon le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

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Tandis que la crise sur la péninsule coréenne prend des formes de plus en plus aiguës, une scission se dessine entre les deux adversaires de la Corée du Nord — les USA et la Corée du Sud, dont l'alliance a passé l'épreuve pendant la guerre de Corée en 1950-1953.

Selon le New York Times, Washington et Séoul étaient les alliés les plus proches pendant 70 ans. Les soldats des deux pays servaient ensemble non seulement sur la péninsule coréenne, mais également au Vietnam, en Afghanistan et en Irak. L'économie sud-coréenne prospérait activement sous le parapluie américaine.

Une brèche est apparue après les commentaires récents de Donald Trump qui ont poussé les Sud-Coréens à douter qu'ils peuvent compter sur les USA comme avant. Le président américain a écrit sur Twitter: «Les négociations ne sont pas une réponse». C'est ainsi que le locataire de la Maison blanche a décrit l'inutilité des efforts du président sud-coréen Moon Jae-in visant à organiser les négociations avec le Nord.

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Samedi dernier, Trump a menacé de rompre l'accord de libre-échange conclu entre les USA et la Corée du Sud il y a 5 ans. Selon lui, Séoul recourt à une politique protectionniste injuste. Et après l'explosion en Corée du Nord de la bombe nucléaire la plus puissante jamais construite dans le pays, Trump a qualifié les Sud-Coréens de pacificateurs. «La pacification avec la Corée du Nord ne fonctionnera pas», a-t-il affirmé.

Les responsables sud-coréens ont été consternés par le ton des déclarations de Trump et a montré l'incompatibilité entre les deux présidents. Moon a été élu en mai. Il promettait alors de chercher le dialogue avec le Nord. Et il n'a pas laissé l'attaque de Trump sans réponse. «Nous ne tolérerons pas une nouvelle guerre catastrophique sur cette terre», stipule le communiqué du bureau du président sud-coréen.

D'un autre côté, les deux dirigeants ont accepté de supprimer la limite des missiles conventionnels sud-coréens. Conformément à l'ancien accord avec les USA visant à mettre un terme à la course aux armements dans la région, l'ogive pour ces missiles ne devait pas peser plus de 500 kg. Désormais cette restriction est levée.

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En outre, Trump a donné son accord à l'acquisition par Séoul des armements et des équipements américains pour des «milliards de dollars». Il est question de systèmes antimissiles Aegis, de sous-marins, de chasseurs F-35, d'avions P-8 et d'hélicoptères MH-60R.

Moon et Trump sont également convenus d'exercer un maximum de pression sur le Nord. Mais le dirigeant sud-coréen affirmait que les sanctions et la pression n'avaient pas empêché la maîtrise des technologies nucléaires et balistiques par le Nord. Il estime que la solution doit être pacifique. Car ce sont les Sud-Coréens, et non les Américains, qui subiront les plus lourdes conséquences d'une guerre. Rappelons que Séoul se trouve à seulement 25 km de la frontière nord-coréenne.

La menace de Trump concernant les échanges pourrait entraîner une forte chute de l'économie sud-coréenne. Cette dernière subit déjà la pression après l'autorisation à contrecœur par Moon Jae-in du déploiement en Corée du Sud du système antimissile américain THAAD. Cela a mis en colère la Chine qui a réduit l'achat de produits de consommation en Corée du Sud et a forcé le constructeur automobile Hyundai à suspendre provisoirement les chaînes d'assemblage dans les usines chinoises.

En parallèle, le président sud-coréen subit la pression du camp de droite. Les conservateurs sud-coréens affirment qu'il faut se doter de sa propre arme nucléaire tactique. Alors que Moon Jae-in sape l'alliance avec Washington en demandant un dialogue à la Corée du Nord, selon eux.

Pendant ce temps, selon la revue sud-coréenne Asia Business Daily se référant aux sources du renseignement, les militaires nord-coréens transportent vers la côte ouest un objet qui ressemble à un missile intercontinental. L'opération a été lancée le 4 septembre — le lendemain du sixième essai nucléaire de Pyongyang. Le déplacement s'est poursuivi le nuit pour éviter d'être détecté. La Corée du Nord dispose de systèmes de lancement sur le littoral ouest. La revue écrit que le renseignement sud-coréen a établi la date éventuelle des essais — 9 septembre, c'est-à-dire le prochain anniversaire de la formation de la Corée du Nord.

Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.

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