La décision d’exclure les Russes des Jeux paralympiques 2018 est «politique»

© Sputnik . Ramil Sitdikov / Accéder à la base multimédiaParc olympique à Pyeongchang
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Soumis à des conditions irréalisables, le Comité paralympique russe a tout fait pour que ses athlètes se rendent à Pyeongchang. Mais les chances de sa délégation de participer aux prochains Jeux Paralympiques s’amenuisent. Un responsable du comité interrogé par Sputnik qualifie de «politique» la position du Comité paralympique international.

Le refus du Comité paralympique international (IPC) de tenir les promesses faites au Comité paralympique russe est politique et met les paralympiens russes dans une situation difficile moins de six mois avant les Jeux paralympiques d’hiver 2018, a déclaré jeudi à Sputnik Oleg Smoline, vice-président du Comité paralympique russe.

«C’est de la politique. Cela porte atteinte aux valeurs européennes. C’est une question de violation des droits de l’homme puisque les sportifs ne doivent pas répondre des erreurs non prouvées d’un État», a indiqué M.Smoline.

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Le vice-président du comité russe s’est dit prêt à démissionner, bien qu’il ne soit pas impliqué dans l’affaire de dopage, si c’était nécessaire pour permettre aux sportifs russes d’aller aux Jeux paralympiques de Pyeongchang. 

«Mais les conditions du dialogue sont les suivantes: l’État est coupable d’après l’IPC, et des sportifs concrets, tout à fait innocents, seront punis», s’est-il indigné.

Selon le responsable, le Comité paralympique international a imposé beaucoup de conditions, presque irréalisables, au Comité paralympique de Russie.

«Pourtant, le comité russe s’est conformé à la plupart de ces exigences. Il ne reste que deux conditions dont la réalisation ne dépend pas du Comité paralympique russe», a indiqué M.Smoline.

Il s’agit du rétablissement de l'Agence anti-dopage de Russie (RUSADA) et de la reconnaissance par l’État russe du rapport McLaren.

«Le Comité paralympique russe n’est pas l’État russe et il ne peut rien reconnaître au nom de l’État», a précisé Oleg Smoline.

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En plus, le Comité paralympique international n’a pas tenu ses promesses concernant la participation des paralympiens russes aux Jeux de Pyeongchang.

«Une délégation du comité conduite par Philip Craven nous a indiqué, au cours d’entretiens avec des parlementaires russes, que l’IPC ferait des concessions et accorderait des quotas supplémentaires pour que les paralympiens russes puissent se qualifier pour les Jeux paralympiques en Corée du Sud. À présent, on n’en parle plus», a rappelé le responsable.

Les membres de plusieurs équipes paralympiques russes (biathlon, ski de fond et snowboard) seront autorisés à prendre part à des épreuves qualificatives pour les Jeux de 2018. Mais ils ne pourront le faire que sous drapeau neutre et à condition qu’ils aient passé au moins deux tests de dopage dans les six mois précédant toute compétition. Le problème est que la plupart des épreuves de qualification sont déjà terminées.

«La plupart des quotas ont déjà été épuisés. Il n’est pas certain que les paralympiens russes, même s’ils concourent sous drapeau neutre, arrivent à se qualifier pour les prochains Jeux paralympiques […]. En plus, certains paralympiens refusent de concourir sous drapeau neutre», d’après M.Smoline.

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Certains experts dénoncent la partialité des décisions prises par les fonctionnaires sportifs internationaux à l’égard de la Russie. 73 athlètes américains ont été contrôlés positifs depuis le 1er janvier 2017, plaçant leur pays au premier rang dans le domaine du dopage, d’après le Mouvement pour un cyclisme crédible (MPCC). Mais cela n’a provoqué aucun scandale international et personne ne crie au complot. Les sportifs convaincus de dopage prennent de nouveau part aux compétitions après des périodes de suspension. Seuls les Russes, même ceux qui n’ont rien à voir avec le dopage, risquent d’être punis sans l’avoir mérité.

Néanmoins, la Russie espère toujours accéder aux XIIèmes Jeux paralympiques qui se dérouleront à Pyeongchang, en Corée du Sud, du 9 au 18 mars 2018. Le président du comité d’organisation Pyeongchang-2018, Hee-Beom Lee, a déclaré qu’il ferait tout pour garantir l’arrivée des paralympiens russes. 

Richard McLaren, président de la commission spécialisée de l'Agence mondiale antidopage (AMA), a récemment retiré ses accusations contre la Russie concernant l'existence d'un système étatique de soutien au dopage dans le sport.

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