Arroseur arrosé: Hillary Clinton reconnaît son ingérence dans la politique russe

© REUTERS / Andrew KellyHillary Clinton
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Dans son dernier livre, Hillary Clinton a accusé Vladimir Poutine de s’être livré à une «vendetta» à son encontre. Le seul hic, c’est que parmi les causes de cette prétendue vengeance, elle mentionne… sa propre ingérence dans la politique interne russe, notamment le soutien aux manifestations antigouvernementales en Russie en 2011.

Les mémoires récemment publiés par Hillary Clinton ont fourni bon nombre de révélations au grand public: le Président russe aurait ourdi une «vengeance personnelle» pour assurer sa défaite lors de l'élection présidentielle aux États-Unis en 2016. Toutefois, dans une interview au quotidien américain USA Today, l'ex-Première dame et ex-secrétaire d'État a par la suite admis qu'elle avait elle-même orchestré des ingérences dans la politique russe!

«Elle dit qu'elle savait que le Président russe menait une «vendetta personnelle» contre elle, qui prend son origine de l'expansion de l'Otan en Europe de l'Est sous l'administration de son mari, et qui a été renforcée par son rôle dans l'encouragement des manifestations contre lui (Poutine, ndlr) en 2011, quand elle était secrétaire d'État», écrit le journal.

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«Pourtant, je n'aurais jamais imaginé qu'il aurait l'audace de lancer une énorme attaque secrète contre notre démocratie, juste sous notre nez», a déclaré l'ex-secrétaire d'État, cité par USA Today.

Dans l'interview à USA Today consacrée à la sortie de son nouveau livre, Mme Clinton a réitéré sa conviction sur l'existence de liens entre MM. Poutine et Trump.

«Je ne doute pas que Poutine voulait que je perde et que Trump gagne. Je ne doute pas que Trump, avec ses opérations avec l'argent russe, a tout un nœud de relations financières avec la Russie. Je ne doute pas que l'équipe de Trump et ses assistants ont tout fait pour cacher leurs liens avec les Russes», a-t-elle déclaré.

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Hormis Poutine, Mme Clinton a également accusé Bernie Sanders, qui était son principal rival pendant les primaires. M. Sanders a attaqué  les liens étroits de Mme Clinton avec le monde de la finance, dont elle recevait des sommes élevées pour ses prestations, ce qui aurait aidé Donald Trump à la présenter comme une fonctionnaire malhonnête et corrompue, écrit le quotidien.

Le troisième sur la liste de ses ennemis est l'ex-directeur du FBI James Comey. D'après Clinton, la décision de ce dernier de rendre public les détails de l'enquête sur le scandale lié à ses courriels à 11 jours du vote l'a privée de victoire aux élections, dont l'issue a été déterminée par moins de 80.000 voix dans trois États dans le nord. Dans son livre, Hillary Clinton qualifie la déclaration de M.Comey de «coup de couteau».

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Les mémoires de Clinton ont reçu un accueil controversé aussi bien dans la presse américaine que parmi les membres parti démocrate, qui avaient déjà exprimé leur mécontentement par rapport à la réticence de Clinton à reconnaître sa propre impopularité auprès des Américains.

«J'apprécie Hillary, elle a absolument le droit d'analyser ce qui s'est passé. Mais nous devons avancer», a déclaré le sénateur du Minnesota Al Franken.

Même les journaux proches des démocrates semblaient peu enthousiasmés par les confidences de Clinton.

«La plupart des candidats qui perdent aux élections n'écrivent pas des livres à ce sujet par la suite. Mitt Romney ne l'a pas fait en 2012. John McCain ne l'a pas fait en 2008. Pour trouver le perdant qui a décidé d'immortaliser sa défaite il faudra remonter jusqu'à Richard Nixon en 1960, et Clinton ne devrait pas suivre son exemple», écrit l'observateur du Los Angeles Times Doyle McManus.

L'historien américain Thomas Frank abonde dans ce sens et note que les mémoires de Clinton ne répondent pas à la question posée dans l'intitulé du livre What Happened  (Que s'est-il passé).

«Elle accuse tout le monde sauf elle-même. Et même si elle se demande constamment pourquoi sur fond d'inégalité grandissante le «parti du peuple» a grandement perdu ses positions, nous n'avons pas entendu de réponse satisfaisante. Au lieu de cela, la faute est rejetée en permanence sur les circonstances extérieures et les boucs émissaires habituels: tantôt James Comey, tantôt, la Russie, tantôt les médias», a noté Thomas Frank.

La Russie a également réagi aux accusations de Clinton visant Poutine. Le porte-parole du Président russe Dmitri Peskov a rejeté fermement les allégations d'«une vendetta personnelle de Poutine», affirmant qu'il n'y a eu aucune «vendetta personnelle» de la part de Vladimir Poutine, contrairement à ce que Mme Clinton peut en penser.Par ailleurs, M.Peskov a précisé que le locataire du Kremlin n'allait même pas lire le livre en question.

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