400 femmes de djihadistes s’étant rendues aux Peshmergas veulent rentrer en Turquie

© AP Photo / Sergei GritsTall Afar
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Des centaines de terroristes de Daech et leurs familles s’étaient rendus aux milices irakiennes durant l’opération visant à la libération de la ville de Tall Afar. À présent, le seul souhait d’environ 400 femmes de djihadistes serait de se retourner chez elles, en Turquie. Dans une interview, accordée à Sputnik, elles livrent leurs témoignages.

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Environ 400 femmes, épouses présumées de djihadistes et pour la plupart ressortissantes turques, se trouvent actuellement dans un camp irakien, depuis qu'elles se sont livrées aux Peshmergas lors de l'opération militaire visant la libération de la ville de Tall Afar des terroristes de Daech. Sous couvert d'anonymat, un représentant de l'armée irakienne a précisé à Sputnik qu'elles s'étaient rendues avec leurs familles.

«Nous supposons que ces femmes sont des épouses de terroristes de Daech. La plupart d'entre elles sont venues à Tall Afar de Turquie, d'Europe, de Tchétchénie, d'Égypte, de Tunisie et d'autres pays. En arrivant, elles se sont volontairement mariées avec des djihadistes de Daech (…) Nous étudions leurs liens avec cette organisation terroriste. Si nous établissons que parmi elles figurent des femmes innocentes, effectivement elles seront libérées. La plupart de ces femmes viennent de Turquie. Nous avons transmis les informations les concernant aux représentants officiels turcs», a-t-il expliqué.

© Photo Hikmet Durgunrefugiés ayant fui Tall Afar
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refugiés ayant fui Tall Afar

De son côté, une de ces femmes, Kübra Hacıoğlu, ressortissante turque de 34 ans, s'est confiée à Sputnik pour décrire sa vie dans le camp où elle vit depuis qu'elle s'est livrée aux Peshmergas.

«Lors de l'opération à Tall Afar, la force de Daech a été brisée. À une journée de l'Aïd al-Adha [la plus importante des fêtes islamiques, ndlr] environ 600 personnes, pour la plupart des femmes et des enfants, ont quitté Tall Afar. Parmi nous, il y avait des hommes blessés. Lorsque nous étions en fuite, les hélicoptères ont plusieurs fois ouvert le feu. À Tall Afar, j'ai souvent été à deux doigts de la mort. Finalement, nous nous sommes rendus aux Peshmergas. Cela fait déjà 14 jours que nous sommes dans un camp à proximité de Mossoul, qui fonctionne sous l'égide de l'Onu», a-t-elle confié, ajoutant qu'elle ne comprenait pas pourquoi on ne les livrait pas aux autorités turques.

D'après Kübra Hacıoğlu, les 400 femmes turques se trouvant actuellement dans le camp ne souhaitent que retourner dans leur pays.

«Nous voulons rentrer en Turquie et obtenir une aide psychologique dispensée par des spécialistes. Nous demandons de l'aide aux autorités turques dans la résolution de cette question. Ici, on nous considère comme des terroristes», a-t-elle poursuivi.

Esra Kaya, sœur d'un des hommes soupçonnés de liens avec Daech, a raconté à Sputnik son histoire précisant qu'elle s'était déjà adressée aux autorités turques pour solliciter leur aide.

«Mon frère Muhsin est parti en Irak il y a quatre ans avec son épouse. Il y a deux ans, il a été tué en Irak par les Peshmergas qui l'avaient pris pour un djihadiste. Sa femme et son enfant sont restés à Tall Afar. La veille de l'Aïd al-Adha, ils ont pu fuir et se rendre aux Peshmergas», a-t-elle déclaré.

Toutefois, pour que la famille puisse rentrer chez elle, il faut d'abord que les autorités turques entreprennent une série de démarches officielles.

«Il y avait environ 400 femmes turques à Tall Afar qui étaient à peu près dans la même situation que la femme de mon frère. Elles regrettent toutes d'être parties en Irak à l'époque», a conclu Esra Kaya.

© Photo Hikmet Durgunrefugiés ayant fui Tall Afar
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Des centaines de djihadistes ont déposé les armes devant les forces Peshmerga dans le cadre de l'opération de libération de Tall Afar en Irak. Sur les 250 terroristes ayant rendu les armes dans la zone d'Iyaziye, au nord de Tall Afar, on compte des ressortissants turcs, azerbaïdjanais, yéménites, tunisiens, irakiens, afghans et égyptiens.

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