Angela Merkel remettait en jeu son siège de chancelière allemande ce dimanche 24 septembre et elle l'a remporté pour la quatrième fois consécutive. Une dirigeante politique qui doit surtout sa longévité à la réussite insolente du modèle économique allemand. Ce modèle a pourtant des points sombres, notamment son taux de pauvreté et son faible investissement dans les infrastructures.
L'économiste Rémi Bourgeot estime que «cette prospérité se traduit par un quasi-plein-emploi, mais avec des inégalités très fortes, une catégorie de travailleurs très mal payés». Ce sont des choix politiques qui sont à l'origine de ce miracle économique, explique M. Bourgeot, se référant notamment aux réformes de Gerhard Schröder et même auparavant «dans les années 90, en décentralisant au maximum les processus de négociation salariale, donc il y a vraiment une stratégie très ancrée de long terme pour avoir une plus grande flexibilité salariale à la baisse.»
Selon Philippe Béchade, le ministre du Travail du gouvernement Schröder a «falsifié les chiffres de l'emploi». À cette époque, l'Allemagne était «"l'homme malade de l'Europe", elle avait ainsi un très faible taux de croissance en raison d'importants taux d'intérêt. C'est l'explosion de l'économie chinoise dans les années 2000 qui a conduit aux surperformances de l'industrie allemande et non pour Philippe Béchade, les lois Hartz-Schröder permettant l'abaissement du coût du travail.
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