«Assaut du politiquement correct»: un ancien fiché S devient policier

© AFP 2023 FRANCK FIFEUne patrouille de police française
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«Un assaut du politiquement correct: de peur de stigmatiser, on refuse de filtrer ce genre de personne, car on a peur d’être accusé de racisme»: un policier français s’exprime au micro de Sputnik sur un ancien fiché S qui est récemment devenu Gardien de la paix.

Un ancien fiché S serait devenu policier, selon les informations de RTL. Nicolas (le prénom a été changé), un policier d'Ile-de-France interrogé par Sputnik, brise la langue de bois et s'interroge sur les dérives qui ont permis qu'un individu qui fut pendant plus de trois ans fiché S pour son intérêt envers l'islam rigoriste soit parvenu à devenir Gardien de la paix.

«C'est absolument consternant! Je suis d'une époque où quelqu'un qui voulait rentrer dans les forces de sécurité publique devait montrer patte blanche, puisqu'on allait jusqu'à regarder l'entourage familial, s'il n'y avait pas des gens connus des services de Police et c'était rédhibitoire- ou il fallait se justifier-, car l'enquête était très serrée», s'indigne le policier dans une interview pour Sputnik.

L'individu en question n'était plus fiché au moment où il est devenu policier, mais il avait été néanmoins embauché comme Adjoint de Sécurité (ADS) alors qu'il faisait l'objet de ce suivi particulier des services de renseignement.

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Un ADS étant d'habitude chargé des missions très proches de celles des Gardiens de la paix et armé dans l'exercice de ses fonctions, précise Nicolas.

«Mais je pensais —très naïvement- que maintenant on filtrait beaucoup plus les candidats, notamment pour rentrer dans la police nationale, sur ces sujets-là… C'est extrêmement dangereux», s'inquiète le policier.

Pour Nicolas, la baisse des contrôles à l'entrée de la police pourrait s'expliquer par une forme de lâcheté intellectuelle:

«Un assaut du politiquement correct: de peur de stigmatiser, on refuse de filtrer ce genre de personne, car on a peur d'être accusé de racisme alors que ce n'est pas du tout le cas.»

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«Il y a, évidemment, dans les forces de sécurité publique, des Français de confession musulmane —comme il y en a eu toujours, même dans l'armée. Le problème, c'est que notre regard risque de changer, car on ne sait pas si le gars a été recruté sur des critères rigoureux…» déplore Nicolas.

«Cela jette la suspicion sur des gens qui sont de bons patriotes, de bons policiers, car tout le monde se méfie, c'est effrayant.»

«Ce qui est très étonnant quand même, c'est que lors de la commémoration des attentats du 11 septembre, le ministre de l'Intérieur a dit qu'il voulait pouvoir muter, voire radier, des fonctionnaires travaillant à ce genre de poste s'ils étaient radicaux et quinze jours après on apprend qu'il y en a un qui devient Gardien de la paix… alors des paroles, mais les actes, ils sont où?», a conclu le policier.

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