À la tribune, l'astronaute français Thomas Pesquet, qui rentre d'une mission de six mois sur la Station spatiale internationale, rend un vibrant hommage à Spoutnik et à la cosmonautique russe:
«Le lancement du premier Spoutnik, pour moi qui n'étais pas né à l'époque, c'est un événement fondateur et presque mythologique. C'est l'instant T-zéro de la conquête spatiale, c'est à partir de là que l' "ère cosmique", comme aiment l'appeler nos amis russes, a débuté.»
Avant de poursuivre: «L'élan qui a lancé Spoutnik vers les étoiles à l'époque nous anime encore aujourd'hui, dans l'exploitation de la Station spatiale internationale, et nous animera dans le futur, pour aller au-delà de la Station spatiale internationale avec nos partenaires russes, américains et européens.»

Contrairement à Thomas Pesquet, le célèbre astrophysicien franco-canadien Hubert Reeves était, lui, déjà né en 1957. Âgé à l'époque de 25 ans, il raconte pour le public du centre culturel russe son souvenir de l'événement:
«J'étais à New York et les gens s'exclamaient partout: "Les communistes sont dans le ciel! On les entend, bip-bip-bip!"»
«Je me rappelle très bien, c'était une véritable hystérie, les radioamateurs captaient le fameux signal et tout le monde se disait que les communistes étaient en train de passer à quelques centaines de kilomètres au-dessus de leurs têtes…»
«La géopolitique et les relations internationales, aussi tendues soient-elles, n'ont jamais empêché le secteur spatial de coopérer à l'international. Nous avons fêté en 2016 les 50 ans de la coopération spatiale franco-russe, qui avait commencé, alors que la guerre froide battait son plein, avec la visite du général de Gaulle au cosmodrome de Baïkonour, en Union soviétique. Il y a même eu ensuite un programme américano-soviétique dans les années soixante-dix: Apollo-Soyouz. Tout cela montre que l'espace ne connaît pas de frontières.»