A quoi pourrait conduire l'aggravation des relations turco-américaines

S'abonner
Les sanctions réciproques décrétées par les USA et la Turquie en matière de visas lundi 9 octobre résultent des différends accumulés entre les deux pays.

Les autorités turques accusent Washington de soutenir des groupuscules qualifiés de terroristes par Ankara — pas seulement les membres de Daech, mais également les rebelles kurdes et les partisans du prédicateur islamique Fethullah Gülen. De son côté, l'administration américaine exprime son mécontentement quant au rapprochement d'Ankara avec Moscou et Téhéran. Selon le site de la chaîne RT.

Les présidents turc et ukrainien, Recep Tayyip Erdogan et Piotr Porochenko - Sputnik Afrique
Erdogan s’endort lors de sa conférence de presse avec Porochenko (vidéo)
Les missions diplomatiques turques sur le territoire américain ont suspendu hier la délivrance de visas aux citoyens américains, hors visas d'immigration, invoquant la nécessité «d'étudier de nouveau la question des engagements du gouvernement américain concernant la sécurité des missions diplomatiques turques et de leur personnel». Par cette démarche, Ankara espère «réduire au minimum» le nombre de visiteurs des ambassades et des consulats aux USA.

La même annonce avait été faite la veille par l'ambassade américaine à Ankara: les USA avaient suspendu la délivrance de visas non-immigrants aux citoyens turcs après l'arrestation à Istanbul de Metin Topuz, employé du consulat général américain.

Les autorités turques soupçonnaient le diplomate d'avoir des liens avec l'organisation FETO du prédicateur islamique d'opposition Fethullah Gülen. Metin Topuz est accusé de «porter atteinte à l'ordre constitutionnel« et «d'espionnage».

Une photo du jeune Président turc à l’armée publiée - Sputnik Afrique
Une photo du jeune Président turc à l’armée publiée
D'après les experts, les relations turco-américaines n'ont jamais été aussi mauvaises ces dernières années: les deux alliés de l'Otan ont accumulé de nombreux reproches mutuels.

Dimanche 8 octobre, le chef de l'État turc a critiqué une nouvelle fois les alliés occidentaux d'Ankara. Erdogan a accusé l'Occident de «soutenir directement le terrorisme».

«Daech et le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) trouvent refuge en Occident. Les membres de FETO y sont déjà. Ils bénéficient d'un important soutien financier», a déclaré Erdogan.

Alors qu'il commentait l'interdiction de vendre des armes américaines à son pays, dirigeant turc avait déjà accusé la Maison blanche de «fournir des armes aux terroristes en Syrie».

Ankara réagit douloureusement à la coopération de Washington avec les structures militaro-politiques kurdes en Syrie. Les autorités turques ont appelé plusieurs fois le gouvernement américain à renoncer à soutenir les rebelles kurdes — en vain.

Une vue d'Ankara - Sputnik Afrique
Échange de compliments: Ankara suspend à son tour la délivrance de visas aux USA
A cause de cette mésentente avec Washington sur plusieurs questions stratégiques, Ankara développe sa coopération avec la Russie. En 2017, la Russie, l'Iran et la Turquie ont uni leurs efforts pour régler la situation en Syrie: ces pays jouent le rôle de garants du cessez-le-feu dans les zones de désescalade.

La formation de cette triple alliance irrite forcément la Maison blanche.

Les négociations entre Moscou et Ankara sur la vente à la Turquie de missiles S-400 ont été un prétexte supplémentaire de reproches entre les USA et la Turquie.

Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала