Entre amour et haine pour l’Ukraine: rencontre avec le principal ennemi de Kiev

© Sputnik . Iliya Pitalev / Accéder à la base multimédia"Народное вече" на площади Независимости в Киеве
Народное вече на площади Независимости в Киеве - Sputnik Afrique
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Sa passion d’aborder dans ses articles les problèmes les plus vifs de son pays en a fait un marginal en Ukraine, le poussant à demander l’asile politique dans l’Union européenne, où il vit depuis près de six ans déjà. Qui est cet homme qui est qualifié d’ennemi de Kiev?

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Réfugié quelque part dans l’Union européenne depuis cinq ans et demi, il a fui l’Ukraine de jadis. Mais aujourd’hui c’est le régime ukrainien d’après-Maïdan qui est l’objet central de ses publications et non sans succès: avec 1,2 million d’abonnés rien que sur sa chaîne YouTube, le journaliste et blogueur ukrainien Anatoli Chari est aujourd’hui un «média à part», une «institution de la société civile». Au moins, c’est ainsi que le voit Iskander Khissamov, rédacteur en chef du site Ukraina.ru qui a eu l’occasion de s’entretenir avec lui dans une ville du sud-ouest de l’Europe dont le nom n’a pas été mentionné pour des raisons de sécurité.

Sputnik publie des extraits de l’entretien:

Sur son sentiment envers l’Ukraine:

«J’aurais pu dire maintenant: "Je vois ce pays dans mes rêves". Mais ceci aurait été un mensonge. Si ce pays survient dans mes rêves, je me réveille en sueurs froides. En six ans, je me suis bien habitué à l’Europe, bien que je n’aie jamais rien demandé à l’Europe. Mais elle m’a sauvé la vie en m’accordant le statut de réfugié. Après ceci, je ne lui ai rien pris. Je n’ai jamais demandé aucune allocation, je me débrouillais tout seul, je n’avais rien à manger, mais je vivais dans un monde libre. Certes, l’Ukraine m’est chère en tant que souvenir. Ma mère y est morte pendant mon absence. Mais je ne peux pas dire que je veuille y retourner».

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Sur l’ex-Président géorgien Mikhaïl Saakachvili et les rassemblements qu’il organise devant la Rada à Kiev:

«En Ukraine, tout est possible, y compris Mikhaïl Saakachvili comme Président. Savez-vous comment il a récemment défilé à Odessa et toutes ces babouchkas à ses côtés qui criaient: "Soyez notre Président!". Elles ne sont pas achetées, elles ont une vraie hystérie d’enchantement».
«Dans la foule qu’a rassemblée Saakachvili ont été aperçus des employés d’ambassades étrangères. Ceci a été confirmé par le député Egor Sobolev. En répondant à cette question à l’antenne de la télévision il a dit: "Nous avons mené des consultations et avons reçu le feu vert". Soit, ils ont reçu la bénédiction des Américains».

Sur le Président Piotr Porochenko et Washington:

«D’un côté, les Américains y voient une sorte de lamantin, absolument inoffensif et fiable. […] De l’autre, ils voient que dans son propre pays cette créature commence à faire quelque chose de surnaturel, car il n’y avait jamais eu un tel niveau de corruption auparavant. Tout le monde en parle, mais rien ne change».

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Sur l’attitude de la Russie:

«Passive et pas seulement envers l’Ukraine. Regardez, par exemple, [l’artiste performeur, ndlr] Piotr Pavlenski à Paris a tenté de faire ce qu’il faisait en Russie: il a mis le feu aux fenêtres de la banque. On l’a tout de suite enfermé, il a été placé en psychiatrie. Pourquoi la Russie n’a toujours pas fait de déclaration sur une violation des droits de l’homme, sur une atteinte à la liberté de parole? […] Si on touche quelqu’un [en Russie, ndlr] on a immédiatement des lettres collectives adressés par des artistes, ça fait du bruit à l’étranger, un tollé à l’échelle mondiale».

Sur les républiques autoproclamées de Donetsk et de Lougansk:

«Je ne crois pas en l’avenir de ces républiques. Je pense que ces territoires retourneront en Ukraine, même s’il est difficile d’imaginer ce qu’il s’y passera après leur retour. Des rafles, des nettoyages. Nous avons déjà vu quelque chose de ce genre à Kramatorsk et dans d’autres villes que l’Ukraine a reprises».

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