La Corée du Nord a prouvé sa patience

© Sputnik . Ilya Pitalev / Accéder à la base multimédiaCorée du Nord
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La Corée du Sud serait prête à relancer le dialogue direct avec la Corée du Nord si cette dernière continuait de s'abstenir d'essais balistiques et nucléaires, a déclaré hier à Séoul le conseiller du président sud-coréen Song Young-gil.

Cela fait plus de deux mois et demi que Pyongyang ne lance pas de missiles ni ne mène d'essais nucléaires. Washington avait également signalé sa disposition à entamer des pourparlers directs avec la Corée du Nord si Pyongyang gelait ses essais balistiques et nucléaires «au moins pendant deux mois». Les USA n'ont toutefois pas encore annoncé officiellement qu'ils étaient prêts à négocier. Le vice-ministre russe des Affaires étrangères Igor Morgoulov a soutenu hier l'idée des négociations directes tout en notant que désormais, le principal problème ne résidait plus dans les essais de Pyongyang mais dans les exercices américano-sud-coréens. Selon le quotidien Kommersant.

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«Si la retenue dont Pyongyang a fait preuve ces deux derniers mois — depuis le 15 septembre aucun lancement n'a été effectué — était accueillie par des démarches de réciprocité de la part des USA et de leurs alliés, alors on pourrait passer à la mise en œuvre de la deuxième étape de notre feuille de route, à savoir entamer les négociations directes entre les USA et la Corée du Nord», a noté le diplomate russe pendant la session du club Valdaï à Séoul.

Cela fait exactement 74 jours que la Corée du Nord a lancé son dernier missile. Pyongyang n'a même pas célébré l'anniversaire de la création du Parti du travail de Corée (10 octobre) par un nouveau lancement ou essai, ce à quoi Song Young-gil a réagi hier en disant que, d'après lui, «au moins une partie du gouvernement américain était prête à négocier».

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Pour sa part, Igor Morgoulov a déclaré que désormais le problème principal ne résidait plus dans la Corée du Nord mais dans l'alliance américano-sud-coréenne qui, en dépit de la retenue de la Corée du Nord, continue d'organiser et de planifier de nouveaux exercices à proximité du territoire nord-coréen. Les derniers en date remontent au 16 octobre et au 6 novembre, alors que les prochains sont prévus le 4 décembre. D'après le porte-parole officiel de l'armée de l'air américaine, 12.000 soldats américains et 230 avions y participeront. «Malheureusement, c'est la réponse que la Corée du Nord reçoit des USA pour ses deux mois de silence», déplore Igor Morgoulov.

Toutefois, selon certains analystes, la démonstration de force américaine n'empêche pas mais contribue à la «retenue» nord-coréenne. «De toute évidence, entre l'adoption de la résolution 2375 de l'Onu (11 septembre) et la rencontre à Pékin entre Donald Trump et Xi Jinping du 8 novembre, les représentants américains ont réussi à faire comprendre aux Chinois que pour la première fois depuis les dernières décennies, la version militaire était étudiée très sérieusement pour régler le problème nord-coréen. Et si les Chinois étaient incapables de forcer la Corée du Nord à cesser les essais, ils s'occuperaient eux-mêmes des conséquences», conclut Andreï Lankov, professeur à l'université de Kunming.

Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.

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