Les syndicats dans les rues de Paris pour dire non au «bradage» d’Alstom

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Manifestants devant Bercy le 30 novembre - Sputnik Afrique
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Une centaine de personnes ont répondu à l’appel des syndicats CFDT, CFE-CGC, CGT et FO Alstom à un rassemblement jeudi 30 novembre à 11h devant le ministère de l’Économie, afin d’exiger du gouvernement qu’il suspende l’opération de fusion d’Alstom avec Siemens. Sputnik a interviewé le sénateur Pierre Laurent, venu soutenir les grévistes.

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Les dessous de la vente d'Alstom à General Electric
Un rassemblement à Paris a réuni aujourd'hui une centaine de personnes devant le ministère de l'Économie et des Finances pour exiger du gouvernement français, qui s'apprête à solder l'un des piliers de l'industrie française, qu'il suspende l'opération. Il s'agit du groupe Alstom, spécialisé dans le ferroviaire et le nucléaire civil. Pierre Laurent, sénateur de Paris depuis 2012, est venu prêter main forte aux syndicats qui manifestent devant le ministère, pour empêcher que ce fleuron français soit vendu à l'allemand Siemens. Il a été interviewé par une correspondante de Sputnik.

«Cette grève se tient à un moment crucial, parce qu'on s'approche de la date cruciale de décider de l'avenir d'Alstom, et nous refusons le bradage de ce fleuron industriel qui risque de passer entièrement sous la coupe de Siemens, et d'être déposséder en France. Donc les sites industriels sont menacés, l'avenir du groupe est menacé, alors que c'est un groupe qui est au cœur des enjeux majeurs de l'avenir du pays et de l'Europe», a déclaré Pierre Laurent.

Pour le sénateur, Alstom doit rester sous le contrôle du gouvernement français, car il en aura besoin pour conduire les politiques industrielles et de transition écologique à venir. Pour lui, le bradage d'Alstom est une aberration industrielle et sociale, que les Français ne peuvent pas accepter.

Pierre Laurent enchaîne en déplorant le silence «extrêmement préoccupant» du gouvernement face à ce problème.

«L'attitude du gouvernement est extrêmement préoccupante, parce que ça fait des années qu'il connaît la situation d'Alstom, je répète que c'est un outil de maîtrise industrielle de premier plan, et ils ne peuvent pas laisser les actionnaires brader de cette manière le groupe, avec certains de ces actionnaires d'ailleurs comme Bouygues qui veulent réaliser au passage une belle plus-value concédant leur participation, donc nous avons besoin d'une maîtrise industrielle nationale du groupe, le gouvernement doit intervenir et il a les moyens de le faire, je pense que le silence du gouvernement est extrêmement préoccupant d'où l'importance de l'alerte des organisations syndicales», a-t-il lancé.

Le protocole d'accord de fusion d'Alstom avec Siemens, qui n'a pas été rendu public, prévoit d'après l'intersyndicale le versement de dividendes spéciaux aux actionnaires à hauteur de 1,8 milliard d'euros au moment de la clôture de la transaction. Le préavis de grève dénonce le fait qu'en se retirant d'Alstom au profit des actionnaires, l'État renie les engagements qu'il avait pris au moment de la vente du secteur énergie d'Alstom à General Electric, à savoir devenir actionnaire de référence pour garantir le maintien des emplois dans Alstom.

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