Promesse non tenue: la garantie du non-élargissement de l'Otan vers l'Est enfin prouvée?

© AP Photo / mw/stf/Deugherty/11/19/1985La rencontre entre Gorbatchev et Reagan à Genève, le 19 novembre 1985.
La rencontre entre Gorbatchev et Reagan à Genève, le 19 novembre 1985. - Sputnik Afrique
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Voilà la preuve tant attendue que les dirigeants de l’ancien bloc de l’Ouest et de l’Otan avaient bel et bien promis à Gorbatchev que cette dernière ne s’étendrait en aucun cas vers l’Est. Ce sont les chercheurs des archives nationales sur la sécurité aux États-Unis qui l’affirment dans leur rapport du 12 décembre.

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L'Otan a bel et bien promis à l'ex-URSS de ne pas s'étendre à l'Est. Cette affirmation ne vient pas des responsables russes qui n'ont pas cessé de le répéter à qui veut l'entendre, mais ce sont les chercheurs des prestigieuses archives nationales sur la sécurité aux États-Unis, basées à Washington, qui l'écrivent noir sur blanc dans leur dernier rapport du 12 décembre.

Leur travail est le fruit de l'analyse de 30 documents déclassifiés, où ils ont découvert qu'effectivement, en 1990, les dirigeants occidentaux avaient fait une promesse au Président de l'URSS, Mikhaïl Gorbatchev, une promesse qui n'a pas été tenue… L'Otan ne devait pas étendre son emprise vers les pays qui se trouvaient à l'Est du mur de Berlin, tombé un an plus tôt.

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Dès le mois de février 1990, le secrétaire d'État de George Bush père, James Baker, assurait à son homologue soviétique Edouard Chevardnadze que la guerre froide ayant pris fin, l'Otan serait «moins une organisation militaire et beaucoup plus une entité politique». Il promettait également des «garanties gravées dans le marbre: ni la juridiction, ni les forces de l'Otan ne progresseront plus loin à l'Est».

À son tour, le 10 février 1990, le chancelier allemand Helmut Kohl tenait un discours très similaire à Mikhaïl Gorbatchev:

«Il est de notre avis que l'Otan ne devrait pas étendre sa sphère d'influence. Nous devons trouver une solution raisonnable. Je comprends très bien les enjeux liés à la sécurité de l'Union soviétique et je réalise parfaitement que c'est à vous, monsieur le Secrétaire général [Gorbatchev, ndlr] et à votre gouvernement soviétique, qu'il incombera d'expliquer au peuple soviétique ce qui va lui arriver».

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Le Président français, François Mitterrand, ira même plus loin en déclarant qu'il n'était pas favorable à l'entrée dans l'Otan de l'Allemagne réunifiée.

Dès 1997, la Pologne, la République tchèque et la Hongrie étaient invitées à rejoindre l'Otan et au total, 13 États européens en feront de même par la suite.

Les dirigeants de l'ancien bloc occidental et les États membres de l'Otan ont toujours nié qu'une telle promesse ait existé et, de fait, elle n'a jamais été consignée dans un quelconque traité. Certains négociateurs présents à l'époque comme Robert Zoellick, avaient assuré qu'une erreur d'interprétation avait été commise par l'ancien bloc de l'Est à l'époque. L'ancien ambassadeur des États-Unis à Moscou, Michael McFaul, avait pour sa part taxé cette promesse de «mythe» dans une interview accordée en juin 2016 à site internet estonien.

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