Plus d’expulsions ou des moyens pour les migrants: la classe politique française partagée

© REUTERS / Charles PlatiauUn campement de migrants à Paris
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Des élus français, dont Martine Aubry et Alain Juppé, viennent d’appeler le gouvernement français à fournir plus de moyens pour faire face à l’afflux de plus en plus grand des réfugiés. Pendant ce temps, le gouvernement envisage une réforme dure, visant à augmenter les expulsions d'étrangers en situation irrégulière.

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Des élus des grandes villes françaises, dont Martine Aubry et Alain Juppé, pointent du doigt le manque de moyens d'hébergement et appellent le gouvernement à «faire plus» pour recevoir les réfugiés de plus en plus nombreux, vu la situation critique dans laquelle se trouvent certains d'entre eux.

«L'année 2017 s'achève sur une hausse massive de la demande d'asile et l'arrivée des nouveaux arrivants met sous une extrême tension […] les politiques publiques et institutionnelles classiques», écrivent-ils dans une tribune publiée dans Le Monde ce dimanche 17 décembre.

Ils ont également attiré l'attention des hautes autorités du pays sur les conditions de travail des élus locaux qui se trouvent complétement dépassés et tiraillés entre, d'un côté le manque de moyens dont ils disposent pour faire face à la situation, et les appels incessants des associations de l'autre qui leurs demandent d'apporter des solutions rapides. À ce titre, ils demandent que se tienne rapidement une réunion élargie entre l'État et les collectivités locales afin de coordonner les efforts et d'apporter des réponses rapides à cette pressante situation.

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Pour rappel, selon l'AFP, le gouvernement mobilisera environ 20.000 logements d'ici fin 2018, déclinés régionalement pour assurer une répartition équilibrée des réfugiés, et ce en mobilisant les secteurs privé et public.

De leur côté, les associations qui aident les réfugiés sur le plan juridique, pour leur permettre d'accéder rapidement à l'asile, tirent la sonnette d'alarme en soulevant les délais longs de traitement des dossiers. Dans une interview au Journal du Dimanche (JDD), Pascal Brice, directeur général de l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) a déclaré: «Sur l'asile nous devons être totalement irréprochables. Des progrès ont été réalisés. Mais il reste encore des difficultés sérieuses, du point de vue de l'accueil et de l'hébergement, en différents points du territoire, qui doivent être résolues».

Certaines associations pointent particulièrement la lenteur des délais à Calais, à Paris ou à la frontière italienne, où contrôles policiers, complexités administratives et engorgement des structures maintiennent les réfugiés dans des conditions de vie difficiles.

Cependant, le gouvernement n'a pas apparemment l'intention de donner suite à toutes les requêtes formulées. Celles des politiciens, qui ont fait front commun sur cette question contre le gouvernement, bien qu'ils soient d'obédiences idéologiques différentes, ainsi que celles des associations et de l'OFPRA confondues.

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Rappelons que, face à cette situation de plus en plus préoccupante, le Président Emmanuel Macron a demandé à son ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, de mettre en place une véritable politique de reconduite à la frontière. «Je préconise une vraie politique de reconduite aux frontières», avait-il déclaré le 27 juillet dernier.

Le gouvernement se penche actuellement sur la préparation d'une nouvelle loi sur l'immigration, qui proposerait, d'après le JDD, de réduire le délai de traitement des demandes d'asile, qui est aujourd'hui de 14 mois. Celui-ci devrait passer à six mois. Les procédures d'expulsion et les délivrances d'obligations de quitter le territoire français devraient être aussi revues, afin d'améliorer le système en place. D'après les statistiques du ministère de l'Intérieur, seuls 31.000 étrangers en situation irrégulière sur les 91.000 interpellés en 2016 se sont vus remettre une obligation de quitter le territoire. Et dans les faits, moins de 25.000 uniquement ont quitté le territoire.

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