Aux altitudes extrêmes, les alpinistes se retrouvent souvent fragilisés par des déviations psychiques qui les éjectent de la réalité. Parmi les symptômes les plus fréquents, on peut observer des hallucinations et la perte du sens de l'orientation, rapporte la revue spécialisée Live Science.
«Les montagnes sont éperdument belles mais nous ne nous attendions pas à ce qu'elles soient capables de pousser à la folie», admet Hermann Brugger, spécialiste de l'Institut de médecine d'urgence dans les montagnes (Institute of Mountain Emergency Medicine) à Bolzano, en Italie.
Si, jusqu'à ce jour, les spécialistes estimaient que ces épisodes pourraient être expliqués par des symptômes du mal aigu des montagnes, se manifestant par des nausées, une fatigue générale, des vertiges ou encore des troubles de l'équilibre, cette nouvelle recherche a démontré qu'il s'agissait plutôt d'une nouvelle maladie qu'ils ont appelé «la psychose isolée de la haute altitude».
Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs ont analysé 83 cas liés à des hallucinations par lesquelles les alpinistes étaient affectés en haute altitude. Parmi les symptômes les plus fréquents, ils ont distingué les hallucinations acoustiques (voix et autres sons), et visuelles (images et illusions) qui n'étaient pas propres au mal aigu des montagnes.
Le plus souvent, cette psychose survenait à 7.000 mètres d'altitude et disparaissait totalement lors de la descente.
À l'heure actuelle, les scientifiques ne sont pas prêts à expliquer par quoi elle est provoquée, mais ils supposent toutefois que son apparition pourrait, entre autre, être lié au sentiment de recueillement et de solitude.
En mars 2018, les chercheurs envisagent de lancer une coopération avec des médecins népalais afin d'évaluer la fréquence de cas similaires.