Un politique polonais met en garde depuis sa prison contre la nazification de la Pologne

© Sputnik . Leonid SviridovMateusz Piskorski, le président du parti polonais Zmiana
Mateusz Piskorski, le président du parti polonais Zmiana - Sputnik Afrique
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Sputnik Polska a reçu une lettre de Mateusz Piskorski, homme politique et politologue polonais connu pour ses sympathies à l’égard de la Russie et placé en détention provisoire, accusé d’espionnage pour le compte de la Russie. Sputnik reproduit ci-après des extraits de cette lettre passée à la censure officielle d’un procureur polonais.

Selon M.Piskorski, la Pologne n'est plus un pays pour les gens normaux et il a parfois l'impression qu'il faut une catastrophe pour que les Polonais se réveillent de leur paralysie de la bêtise, notamment en lien avec les monuments à l'Armée rouge.

Il estime que les émotions, les symboles et l'interprétation de l'Histoire sont une composante importante de la politique et que la situation avec les monuments est loin d'être marginale en ce sens. Quels types de monuments les autorités d'un État érigent en dit long de l'orientation politique de ses dirigeants.

«La destruction des monuments et des lieux de la mémoire des soldats de l'Armée rouge en Pologne est un acte de la guerre historique que les autorités polonaises ont déclarée non seulement à la Russie contemporaine, mais aussi à toutes les nations ayant participé à la Grande victoire de 1945. Ainsi qu'aux Polonais dont les aïeux avaient combattu dans l'Armée polonaise côte à côte avec les soldats soviétiques», lit-on dans la lettre.

De cette façon, la Pologne prend le parti des positions néo-nazies aux côtés de pays comme l'Ukraine, l'Estonie et la Lettonie.

Le problème a également un aspect juridique. Selon l'auteur de la lettre, la Pologne viole les engagements internationaux et les accords avec la Russie en démantelant les monuments cités dans un accord de 1992. Personne en Pologne ne se souvient des lois et de la primauté du droit international. Il aurait été logique si Varsovie en avait d'abord informé Moscou ou avait modifié les accords conclus auparavant.

En 2016, les prises de position de l'auteur sur ce problème ont fait de lui un prisonnier politique pour ses idées.

Pomnik żołnierzom Armii Czerwonej w Warszawie - Sputnik Afrique
La Pologne annonce le démantèlement de 500 monuments soviétiques
«Je suis originaire des territoires occidentaux, de la ville de Szczecin que la Pologne a reçue grâce à la victoire sur l'Allemagne nazie. Auparavant, la ville était peuplée d'Allemands et d'un petit groupe de minorités nationales, dont des Polonais. La situation est similaire à Trzcianka, Legnica et dans des centaines d'autres villes et localités où on démonte des monuments… Est-ce que l'étape suivante sera la construction de monuments aux nazis allemands? Peut-être que de cette façon ils veulent restituer symboliquement ces terres à l'Allemagne?», s'interroge l'auteur.

La réponse lui semble simple: il s'agit de déclarer la guerre à la Russie en matière de symboles et de creuser un fossé entre les peuples polonais et russe.

«L'objectif poursuivi par le parti russophobe radical Droit et justice (PiS) consiste à opérer un changement dans la mémoire et la raison des Polonais. En Pologne, les générations futures ne doivent pas savoir que l'Europe a été libérée des hitlériens par l'Union soviétique. Il leur faut inculquer dès l'école qu'il faut être reconnaissants aux Américains», conclut Mateusz Piskorski.

Le 18 mai 2016, Mateusz Piskorski, le chef de file du parti Zmiana (changement en polonais) a été interpellé pour suspicion d'espionnage pour le compte de la Russie. Son interpellation a été précédée par des perquisitions menées par l'Agence de sécurité intérieure de la Pologne (ABW) dans les maisons des dirigeants du parti connus pour leurs sympathies à l'égard de la Russie.

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