Pratique de l’excision en Colombie: le drame effrayant vécu par des fillettes sans défense

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L’Onu a déclaré le 6 février Journée internationale de la tolérance zéro à l'égard des mutilations sexuelles féminines (MSF). En 2018, l’excision est encore pratiquée à travers le monde, notamment dans la communauté Emberá, en Colombie. Dayana Domicó, de l'Organisation nationale des indigènes de Colombie (ONIC), en a parlé à Sputnik.

Cette pratique pourrait avoir été importée par des descendants d'esclaves africains, notamment du Mali, et a été encouragée plus tard par des moniales catholiques, a raconté à Sputnik Dayana Domicó, représentante de la communauté Emberá, le deuxième groupe indigène en terme de population présent en Colombie.

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«Ce sont elles qui nous ont poussées à suivre cette tradition», a déclaré l'interlocutrice de l'agence.

Et de préciser que l'excision ne faisait pas partie de la culture des Emberá, en Colombie.

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«Cette culture est imposée par des religieux, des catholiques et des évangélistes qui nous font accepter un mode de pensée qui nous est parfaitement étranger», a constaté Mme Domicó.

À l'instar des 17 pays africains, la Colombie figure parmi les États qui doivent encore éradiquer cette tradition. L'ONIC s'est chargée de mieux informer les communautés ethniques, et notamment les sages-femmes, afin qu'elles cessent de mutiler les filles.

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Une large discussion sur cette question a éclaté en Colombie en 2007 quand les médias nationaux ont rapporté la mort d'une mineure Embera Chamí des suites de son excision.

Selon l'interlocutrice de Sputnik, l'ONIC cherche à en finir avec cette pratique, développant des projets qui soulignent le rôle de la femme et insistent sur l'importance de son intégrité physique et de sa position sociale.

«La femme Embera doit être perçue non seulement comme porteuse d'une nouvelle vie, mais aussi comme tutrice de la famille et du territoire. Elle est une mère qui doit être respectée», a souligné Mme Domicó.

L'excision est une forme de mutilation sexuelle qui vise à retirer le clitoris, ou du moins une partie, d'une enfant ou d'une adolescente. En règle générale, cette mutilation est pratiquée de manière rituelle à la naissance pour réduire le plaisir sexuel chez la femme. En 2016, les Nations unies dénombraient 200 millions de filles et de femmes ayant subi une forme de mutilation génitale dans les pays les plus concernés.

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