L'UE compte s'élargir vers les Balkans à partir de 2025

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En déplacement en Serbie puis au Monténégro, le commissaire de l'UE Johannes Hahn a présenté la nouvelle Stratégie d'élargissement de l'Union européenne qui prévoit l'adhésion de six pays des Balkans à partir de 2025: la Serbie, le Monténégro, la Macédoine, l'Albanie, la Bosnie et le Kosovo.

Les sources diplomatiques et les experts supposent qu'en se décidant à une aussi vaste expansion, l'UE compte maintenir son rôle de leader dans la région tout en réglant ses propres problèmes, écrit lundi le quotidien Kommersant.

Le choix de la Serbie et du Monténégro pour la visite de Johannes Hahn n'est pas dû au hasard: c'est seulement à ces deux pays que l'UE a établi un délai d'adhésion (2025) à condition de remplir des conditions très sévères. Pour les autres pays seule la perspective d'adhésion a été réaffirmée — sans aucun délai. Une promesse a été faite à l'Albanie et à la Macédoine d'entamer les négociations sur l'adhésion, à la Bosnie concernant son futur statut de candidate, et au Kosovo celle de «progresser sur la voie européenne».

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C'est ce qu'indique la Stratégie d'élargissement de l'UE vers les Balkans présentée la semaine dernière aux députés européens à Strasbourg par Johannes Hahn et la haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité Federica Mogherini. «Les pays des Balkans et leurs dirigeants ont fait leur choix au profit de l'adhésion à l'UE. Et nous souhaitons les voir intégrer l'Union européenne», a déclaré Federica Mogherini.

15 ans après le sommet de Thessalonique en 2003, l'UE revient ainsi à sa promesse d'accueillir tous les pays des Balkans — même s'il semblait encore récemment qu'elle avait été oubliée et que l'adhésion de la Croatie en 2013 faisait plutôt figure d'exception. L'UE s'est enlisée dans ses propres problèmes et ses membres «matures» ne cachaient pas leur «indigestion» après plusieurs vagues d'élargissement. La direction actuelle de l'UE, qui a pris les rênes en 2014, déclarait d'ailleurs ouvertement que l'UE ne comptait pas accepter de nouveaux membres. Bruxelles a finalement choisi de rouvrir le thème de l'élargissement — et d'un élargissement très large — ce qui a été perçu dans les Balkans (et ailleurs) comme un grand pas vers l'adhésion à l'UE.

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Toutefois, l'UE soumet son ouverture aux pays des Balkans à des conditions très strictes. La stratégie d'élargissement contient plus de cinquante recommandations pour les membres potentiels, qui peuvent être résumées en deux points: l'achèvement des réformes et le règlement de tous les litiges interétatiques. La semaine dernière, Johannes Hahn a affirmé à plusieurs reprises — à Strasbourg, à Belgrade et à Podgorica — qu'il était difficile de compter sur une adhésion si ces recommandations n'étaient pas respectées. De plus, le commissaire de l'UE et Federica Mogherini répètent tous les deux comme un mantra que «2025 n'est pas un délai final mais une perspective, même si elle est réelle».

Officiellement, les autorités des pays des Balkans ont globalement salué la nouvelle stratégie. Le président serbe Aleksandar Vucic, après son entretien avec Johannes Hahn à Belgrade, a qualifié l'UE de «projet le plus réussi après la Seconde Guerre mondiale». Pour sa part, le premier ministre monténégrin Dusko Markovic a affirmé que son pays, considéré comme un leader de l'intégration européenne (le Monténégro est en négociations avec l'UE dans 27 domaines sur 33, et elles sont déjà terminées dans trois domaines), «pourrait adhérer à l'alliance avant 2025».

Seuls les dirigeants du Kosovo ont exprimé leur mécontentement. «La Stratégie de l'UE n'éclaire pas la question de l'adhésion du Kosovo, ce qui est injuste», a déploré le président Hashim Thaçi. Avant d'ajouter: «Mais nous n'allons pas désespérer et nous ferons tout ce que l'UE exige de nous».

Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.

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