La Russie absente de la liste des 10 menaces majeures pour l’UE, selon une eurodéputée

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Dressant le bilan de la conférence de Munich sur la sécurité, la députée estonienne au Parlement européen Yana Toom a déclaré sur la chaîne de télévision Rossiya 1 que la Russie ne figurait pas sur la liste des 10 principaux risques pour l’Europe, cités dans le rapport de la conférence.

Intervenant en direct sur la chaîne de télévision Rossiya 1 dimanche 18 février, l'eurodéputée estonienne Yana Toom a constaté que la Russie était absente de la liste des 10 menaces majeures pour l'Europe.

«À Munich, il s'agissait d'une autre chose qui a été formulée d'une manière très juste et très peu flatteuse par le ministre allemand des Affaires étrangères, Sigmar Gabriel, à savoir comment survit un herbivore (l'Europe) encerclé de rapaces», a déclaré Mme Toom citée par Sputnik Estonie.

Elle a signalé que le ministre allemand avait cité parmi les «rapaces» les États-Unis ce qui avait poussé les médias estoniens à censurer son intervention.

«Soit dit en passant, l'intervention de Sigmar Gabriel a subi la censure dans les médias estoniens: selon la version de Pstimees, le ministre aurait dit que l'Union européenne attendait que ses amis et alliés cessent les tentatives de la diviser. Dans la version originale, la citation de Gabriel est beaucoup plus violente: «Personne ne doit tenter de diviser l'Union européenne: ni la Chine, ni la Russie. Les États-Unis non plus», a signalé la députée estonienne.

Selon elle, une telle autocensure atteste que l'establishment politique de certains pays européens n'est pas prêt à critiquer les États-Unis, bien que cela ne concerne pas l'UE prise dans son ensemble.

«À ce niveau, un Occident uni n'existe pas. Il y a une vieille Europe, pragmatique et assez calme. Il y a l'Europe de l'Est, pour laquelle le statut d'allié privilégié des États-Unis est une sorte de compensation pour leur faiblesse économique», a noté Yana Toom.

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Elle estime que la Première ministre britannique Theresa May s'est engagée dans la même voie d'allié privilégié des États-Unis. Dans le cadre du «divorce» avec l'UE, il lui est important d'élargir la marge de manœuvre et d'obtenir le maximum d'avantages pour le Royaume-Uni. Il est évident qu'elle compte sur le fait qu'on peut pardonner beaucoup à un allié fort face à une menace extérieure. Ce n'est pas un hasard si Londres est actuellement en Europe le centre qui attise l'hystérie antirusse.

Yana Toom a ajouté que, face à la concurrence grandissante, l'UE se rendait parfaitement compte que ses perspectives n'étaient point radieuses et que dans ce contexte il fallait savoir s'entendre avec les principaux acteurs mondiaux.

«Ce serait une erreur de croire que l'Europe ne voit rien et ne comprend rien. Le rapport de Munich a désigné quatre forces majeures: les États-Unis, la Chine, la Russie et l'UE. Dans ce jeu de cartes, la Chine est un joker que nous passons sous silence dans nos débats. Cela étant, les Européens comprennent que, selon diverses prévisions, d'ici 2050 la population de l'UE constituera 5% de la population mondiale et que la durée de vie d'un "ordre mondial concerté" est, comme le prouve l'Histoire, de l'ordre de 100 ans. De cette façon, c'est dès aujourd'hui qu'il faut s'entendre sur une organisation future», a-t-elle conclu.

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