Si Erdogan continue à s’aliéner ses voisins et alliés, il «ne peut pas survivre»

© Sputnik . Hikmet Durgunchar turc, Afrine
char turc, Afrine - Sputnik Afrique
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Le régime du Président turc Recep Tayyip Erdogan «ne peut pas survivre» s'il continue de mettre en colère presque tous ses voisins, a déclaré à Sputnik un analyste des relations internationales et de la sécurité, Mark Sleboda.

Depuis son lancement le 20 janvier dernier, l'opération turque Rameau d'olivier contre les Kurdes à Afrine fait couler beaucoup d'encre sur la scène internationale. Dans une interview à Sputnik, l'analyste des relations internationales et de la sécurité Mark Sleboda a fait une déclaration forte: une telle politique du Président turc ne le mènera pas loin.

«Le régime d'Erdogan ne peut pas survivre s'il continue à créer de mauvaises relations avec tous ses principaux partenaires potentiels et ses voisins», a déclaré M. Sleboda.

«La Turquie, bien que membre de l'Otan, s'est éloignée et est devenue très proche d'une confrontation avec les États-Unis», a déclaré l'analyste, soulignant le soutien d'Ankara à l'Armée syrienne libre et son opposition aux milices kurdes YPG soutenues par les États-Unis.

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De plus, l'analyste voit dans l'opération turque à Afrine «une conquête néo-ottomane», ce qui implique un manque de respect envers le territoire souverain du gouvernement de Damas, note M.Sleboda.

L'offensive d'Erdogan contre les Kurdes à Afrine, baptisée opération Rameau d'olivier, est présentée comme une opération de contre-terrorisme menée par le gouvernement d'Erdogan. Un porte-parole du Président turc a déclaré jeudi que «chaque mesure prise pour soutenir l'organisation terroriste YPG signifierait que [toutes les forces intervenant du côté des militants kurdes] seraient considérées comme les organisations terroristes». «C'était une menace moins que subtile pour Washington, qui voit les Kurdes comme la force anti-Daech la plus efficace, et pour Damas, qui envoie des troupes à Afrine pour protéger la souveraineté territoriale de la Syrie», a déclaré l'analyste.

«Ajoutez les griefs de longue date entre la Turquie et la Grèce qui ont refait surface, ajoutez des animosités avec l'Irak, la Turquie ayant envoyé des forces militaires dans le nord-ouest de l'Irak contre le gouvernement de Bagdad», note-il. Ankara a également récemment envoyé des navires de guerre dans la zone économique exclusive de Chypre, provoquant la colère de la Grèce et de l'Égypte.

«La Turquie a réussi à s'aliéner de presque tous ses anciens alliés et ses voisins, les États-Unis, la Russie et l'Union européenne, ainsi que tous les pays voisins.»

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«Ce n'est pas une bonne chose» si le peuple turc souhaite qu'Erdogan reste à la barre,  a conclu l'expert.

Ankara a lancé le 20 janvier 2018 une opération, baptisée Rameau d'olivier, contre les Unités de protection du peuple (YPG) et le Parti de l'union démocratique (PYD) à Afrine, qui compte quelque 1,5 million de Kurdes et de réfugiés d'autres régions de Syrie. La Turquie considère toutes ces organisations comme terroristes. Des combattants de l'Armée syrienne libre (ASL) prennent également part à l'opération. Damas a condamné les démarches turques, soulignant qu'il s'agissait d'une partie intégrante de la Syrie. Moscou a appelé toutes les parties à la retenue et au respect de l'intégrité territoriale de la Syrie.

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