Ben Ali de retour au pouvoir en Tunisie?

© Sputnik . Oleg Lastochkin / Accéder à la base multimédiaL’ex-Président tunisien Zine El-Abidine Ben Ali
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L’ex-Président tunisien Zine El-Abidine Ben Ali serait en passe de revenir au pouvoir en Tunisie. Il serait aidé pour cela par l’Arabie saoudite et Émirats arabes unis, «qui déploieraient des efforts financiers, médiatiques et politiques» pour aider l’ancien locataire du palais de Carthage à reprendre les commandes du pays, selon Al-Quds Al-Arabi.

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L'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis auraient un plan pour réinstaller l'ex-Président tunisien Zine El-Abidine Ben Ali au pouvoir en Tunisie, selon le quotidien londonien Al-Quds Al-Arabi.

Ces informations sont apparues, selon le journal, suite à la visite du ministre tunisien de l'Intérieur, Lotfi Brahem, dans le royaume saoudien, lors de laquelle il a rencontré le souverain Salmane ben Abdelaziz Al Saoud et un certain nombre de hauts responsables du pays.

«Certaines sources saoudiennes ont affirmé que cette visite rentrait dans le cadre d'un plan saoudien et émirati pour ramener Zine El-Abidine Ben Ali au pouvoir en Tunisie», écrit le quotidien. «Ces mêmes sources ont accusé ces deux pays de dégrader la situation sécuritaire en Tunisie, et de simuler un faux attentat terroriste, pour prévenir la population du danger islamiste, en plus de l'utilisation d'importantes sommes d'argent dans des campagnes politiques et médiatiques afin de convaincre les citoyens tunisiens que la situation du pays était meilleure pendant le règne de Ben Ali», a ajouté le quotidien.

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Mais ce qui a le plus alimenter la polémique dans le pays, selon Al-Quds Al-Arabi, est le fait que le programme et les objectifs de la visite soient restés dans le flou total, et que les deux parties se soient contentées de simples déclarations, du genre que le ministre Lotfi Brahem: «a transmis au souverain saoudien les salutations du Président Béji Caïd Essebsi, qui à son tour a exprimé à son excellence, le Président, ses sentiments de respect. Et durant la rencontre les deux responsables ont discuté des relations bilatérales».

Il est à noter que les informations rapportées par le journal ont été précédées par des déclarations officielles de hauts responsables tunisiens.

«J'ai appris que Ben Ali voudrait revenir en Tunisie, si c'est le cas, il sera traité comme n'importe quel autre citoyen tunisien», a déclaré l'actuel Président tunisien Béji Caïd Essebsi au journaliste Marc Perelman dans une interview diffusée, jeudi 14 décembre 2017, sur la chaîne d'information France 24. Tout en affirmant qu'il était d'accord pour son retour: «puisqu'on ne peut refuser à aucun citoyen tunisien de revenir dans son pays», le Président tunisien a tout de suite souligné qu'il serait présenté à la justice.

Dans une déclaration à une radio locale tunisienne, en mars 2016, l'ex porte-parole du gouvernement tunisien Khaled Chouket a émis son souhait de voir le Président Ben Ali, actuellement en exil en Arabie saoudite, rentrer au pays.

«Moi, je suis pour le pardon. Les Tunisiens ne peuvent aller de l'avant qu'à travers la réconciliation et le pardon. Je ne respecte pas une communauté qui dénie ses leaders, qui dénie ses anciens Présidents. Moi, j'appelle à ce qu'on lui permette de retourner à sa terre», a déclaré le ministre.

La polémique, sur le retour de l'ancien Président déchu en Tunisie, est aussi alimentée par le fait que l'actuel gouvernement du pays compte dans ses rangs d'anciens ministres qui ont servi sous Ben Ali.

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«Mais sur 43 ministres et secrétaires d'État du gouvernement actuel, au moins un sur cinq a occupé un poste ministériel sous Ben Ali ou assumé une fonction dirigeante au Rassemblement constitutionnel démocratique, l'ancien parti unique. Le projet de loi d'exclusion — qui aurait exclu de la vie politique les personnes considérées comme des ex-soutiens de Ben Ali — n'a, finalement, jamais été voté», écrit le journal Le Monde dans son édition du 14 janvier 2018.

Zine El-Abidine Ben Ali, poussé à quitter le pouvoir et à l'exil, après les émeutes de janvier 2011 qui ont mis fin à 23 ans de présidence, se trouve toujours à Riyad où les autorités saoudiennes lui ont accordé l'asile politique.

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