Faut-il supprimer l’accord sur le nucléaire iranien?

Le Désordre mondial avec Rachel Marsden
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L’accord sur le nucléaire iranien signé en juillet 2015 est remis en cause par Washington depuis l’élection de Donald Trump. Pour ce nouvel épisode du Clash, Sputnik recevait Benjamin Hautecouverture, spécialiste des questions d’armement et de nucléaire ainsi que Gil Mihaely, historien et journaliste franco-israélien.

«L'accord iranien est l'un des pires arrangements, l'une des transactions les plus déséquilibrées que les États-Unis aient jamais conclues». Le 13 octobre 2017, Donald Trump refusait de certifier en ces termes, le JCPOA, (Joint Comprehensive Plan of Action), l'accord de Vienne signé en 2015 sur le nucléaire iranien, accusant en outre Téhéran d'être un «régime dictatorial» et d'être le «principal parrain du terrorisme dans le monde». Alors que les rapports trimestriels de l'AIEA, et notamment celui du 22 février dernier, ne cessent d'affirmer que l'Iran respecte bien ses engagements inscrits dans l'accord, comment expliquer cette virulente position américaine?

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En quoi l'accord sur le nucléaire iranien pose-t-il problème aux Américains et a fortiori aux Israéliens? Selon Benjamin Hautecouverture, spécialiste des questions d'armement et de nucléaire à la Fondation pour la recherche stratégique, le document signé en 2015 posait déjà problème à l'origine du fait de ses délais limités, mais aussi de l'absence des missiles balistiques dans le document.
«À l'époque où l'accord a été signé, après plus d'une année de négociations, on avait le sentiment que c'était le pire accord possible, à l'exception de tous les autres. Aujourd'hui, on s'accroche à cet accord en disant qu'il est excellent, il est bon, seuls les États-Unis veulent en sortir […] D'une part, il est provisoire, il y a un certain nombre d'échéances, 2023 et 2025 surtout, et puis il y a une zone d'ombre absolue, importante, qui est ce qui est consacrée aux vecteurs. Ce qui emporte et ce qui projette une arme nucléaire, c'est-à-dire en particulier les missiles balistiques qui ne rentrent pas du tout dans l'accord».

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Des vecteurs qui reviennent ainsi dans les négociations. Avant sa visite pour l'Iran les 5 et 6 mars, Jean-Yves Le Drian déclarait au Journal du Dimanche: «il y a les programmes balistiques de plusieurs milliers de kilomètres de portée qui ne sont pas conformes aux résolutions du Conseil de sécurité». Et si Téhéran refusait d'abandonner son programme de missiles, le chef de la diplomatie française menaçait de nouvelles sanctions.

Mais quid de la politique étrangère iranienne? devrait-elle être inscrite dans un accord élargi? À l'instar de Donald Trump et de Benjamin Netanyahu, Jean-Yves Le Drian s'en inquiétait en novembre dernier, lorsqu'il parlait de «la tentation hégémonique de l'Iran». Gil Mihaely, historien et journaliste franco-israélien, cofondateur du magazine Causeur, considère que l'action régionale de l'Iran «notamment dans la péninsule arabique et en Syrie et au Liban est un troisième sujet d'inquiétude que les États-Unis, Israël et d'autres pays auraient bien aimé négocier avec l'Iran.»

Pour le journaliste, les sanctions économiques ont constitué l'un des moyens pour la «communauté internationale» d'arriver à un compromis sur le nucléaire iranien et elles pourraient être remises en place pour forcer à nouveau Téhéran à discuter de nouvelles clauses: «qu'est-ce qui a marché avant 2015? Les sanctions et avec une menace militaire et avec une guerre secrète.

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