Un ancien du KGB sur l’affaire Skripal: «une absurdité inventée par les Britanniques»

© REUTERS / Peter NichollsThe forensic tent, covering the bench where Sergei Skripal and his daughter Yulia were found, is repositioned by officials in protective suits in the centre of Salisbury, Britain, March 8, 2018
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L'empoisonnement de l'ex-espion russe Sergueï Skripal au Royaume-Uni a poussé certains pays occidentaux à avancer les hypothèses les plus invraisemblables concernant le rôle que la Russie pourrait y jouer. Un ancien officier du KGB et un expert des armes chimiques ont expliqué à Sputnik l'absurdité de toutes ces accusations.

Le prétendu rôle des services des renseignements russes

Selon l'ancien officier du service des renseignements extérieurs, historien et écrivain Mikhail Lubimov, la Russie n'élimine pas ses agents accusés de haute trahison depuis les années 1950.

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«Je suis tout de même un officier du renseignement extérieur du KGB, j'ai dirigé un département, mais de toute ma vie je ne me rappelle que nous ayons tué quelqu'un. Il y avait une interdiction directe. Nous n'avions aucun service [pour s'occuper de ces taches, ndlr.], il a été dissous après Staline. C'est une absurdité inventée par les Britanniques. Je l'ai répété mille fois. Cela m'étonne qu'il y ait des gens qui croient encore en l'existence d'un service qui élimine à l'étranger. Aucun traitre n'a été tué à l'étranger. Je connais cinq personnes qui sont toujours vivants», a-t-il souligné.

Le mystérieux agent neurotoxique «Novitchok»

Pour le moment, toute l'information concernant l'agent neurotoxique «Novitchok» provient des médias, explique à Sputnik l'expert sur les armes chimiques et ex-inspecteur de l'Onu sur l'Iraq, Anton Outkine.

«Je n'ai pas vu aucun document sérieux relatif aux propriétés de ce composé [«Novitchok», ndlr.] J'ai été impliqué dans la destruction d'armes chimiques russes pendant 17 ans. L'équipe sous ma direction a développé toutes les technologies de destruction d'armes chimiques en Russie. Je peux dire avec responsabilité que dans les forces armées russes, il n'y a pas de composés du type «Novitchok» dont des formules similaires sont publiées sur Internet», a-t-il indiqué.

Selon l'expert, pour prouver qu'il s'agit de tel ou tel agent chimique, il faut le synthétiser dans un laboratoire et puis le comparer aux échantillons recueillis sur place. Ce travail demande plusieurs jours de travail et il est difficile d'imaginer que des spécialistes britanniques ont réussi à le faire dans les quelques jours qui ont suivis l'empoisonnement de Sergueï Skripal.

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La chose principale que les spécialistes peuvent déterminer en analysant les impuretés que les échantillons contiennent, c'est la technologie grâce à laquelle la substance a été produite. Mais compte tenu que la technologie d'origine russe pourrait être utilisée par n'importe quel pays, il est impossible de déterminer s'il la substance à l'aide de laquelle Skripal a été empoisonné provient réellement de Russie.

«C'est presque la même chose que d'accuser la Russie des morts de toutes les personnes tuées à l'aide de l'AK-47 parce qu'il a été inventé en Union soviétique», a conclu l'expert.

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