«Sauvez-les. Il reste encore des milliers de civils» dans la Ghouta orientale

© Sputnik . Mikhail Alaeddin / Accéder à la base multimédiaDes militaires syriens dans la Ghouta orientale
Des militaires syriens dans la Ghouta orientale - Sputnik Afrique
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En quittant la Ghouta orientale, les enfants et les adultes tressaillent au bruit des rafales tirées dans leur direction par les radicaux. Et ils se mettent à pleurer de joie en apercevant les soldats syriens: ça y est, ils ont enfin gagné un endroit où ils seront en sécurité. Un correspondant de Sputnik évoque la situation sur les lieux.

«Les radicaux tirent dès le matin en direction du couloir. Ils n'ont heureusement tué personne, […] mais ils tirent pour faire croire à ceux qui sont encore de l'autre côté que c'est l'armée syrienne qui tue les civils», a raconté à Sputnik le lieutenant Somar, qui parle un peu russe et qui est responsable du secteur le plus dangereux du couloir humanitaire à Hammouria.

«Or, mes soldats, au contraire, protègent ces pauvres réfugiés à l'intention desquels nous avons placé de l'eau fraîche le long de notre partie du couloir», a-t-il ajouté.

Des civils quittent la Ghouta orientale par le couloir humanitaire à Hammouria - Sputnik Afrique
Les radicaux cherchent à intimider la population qui veut quitter la Ghouta orientale
Les militaires syriens, les représentants du Centre russe pour la réconciliation des parties en conflit en Syrie et les employés du Croissant-Rouge accueillent depuis plusieurs jours sans discontinuer des dizaines de milliers de civils qui, un minimum d'affaires personnelles à la main, marchent pendant des heures, affamés et intimidés, dans le couloir humanitaire à la rencontre de l'inconnu, témoigne notre correspondant.

Le couloir de Hammouria est le plus sûr, bien qu'il existe également ceux de Douma et de Jisrine, a constaté Sputnik. En l'espace de quatre jours, presque 50.000 personnes ont pu l'emprunter pour quitter la Ghouta orientale. Toutefois, les groupes radicaux retiennent encore en otage environ 300.000 civils.

«C'est encore loin?, demande une femme. Cela fait plus de deux heures que nous marchons sous les tirs. Nous n'avons rien mangé depuis trois jours.»

Un homme qui porte un enfant dans les bras raconte à notre correspondant que c'est la confusion totale dans les rangs des radicaux. Les uns jettent leurs armes et tentent de se fondre dans le flot des réfugiés, d'autres se retirent à l'intérieur de la Ghouta orientale, où l'armée n'est pas encore arrivée, a-t-il affirmé.

«Vous n'imaginez pas ce que nous avons vécu… Les extrémistes accaparaient toute l'aide humanitaire. Ils nous obligeaient nous terrer dans les caves, cherchant à nous faire peur par l'avancée de l'armée», a-t-il indiqué à Sputnik.

Plusieurs enfants et leurs mères viennent d'arriver par le couloir, mais une femme se soucie déjà de ceux qui sont restés dans la Ghouta orientale.

«S'il vous plaît, sauvez-les. Il reste encore des milliers de civils», a-t-elle dit.

Depuis les pauses humanitaires introduites dans le secteur, les radicaux menacent de tuer tous ceux qui veulent quitter la zone. Toujours selon le correspondant de Sputnik, ils ont exécuté la semaine dernière des jeunes gens qui, lors d'une manifestation de soutien au gouvernement syrien, avaient hissé le drapeau national sur la place de la localité de Kafr Batna.

Ghouta orientale - Sputnik Afrique
Le camp prêt à accueillir les civils de la Ghouta orientale vu de l’intérieur (vidéo)
Sputnik a constaté que des cars continuaient de faire la navette entre la sortie du couloir et les camps aménagés pour les réfugiés où ces derniers pourront enfin bénéficier d'une aide médicale, manger des repas chauds et se laver.

Au cours de la seule journée du 18 mars, plus de 25.000 personnes ont pu quitter la Ghouta orientale, a annoncé le Centre russe pour la réconciliation des parties en conflit en Syrie.

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