Nettoyage ethnique à Afrine: des proKurdes dénoncent l’inaction de l’UE et des USA

© SputnikManifestation kurde devant le siège de l’UNICEF à Paris
Manifestation kurde devant le siège de l’UNICEF à Paris - Sputnik Afrique
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Massacres, nettoyage ethnique, les manifestants prokurdes dénoncent depuis plus d’une semaine l’offensive turque à Afrine. Face à l’inaction politique, à travers l’Europe, des milliers de militants et particulièrement en France, en appellent à l’opinion publique pour stopper ce conflit. Ce mardi 20 mars marquait le 11e jour de mobilisation.

le siège de l'UNICEF à Paris«Le silence tue à Afrine», «Ne laissons pas la guerre effacer le sourire sur le visage des enfants» c'est ce que l'on pouvait lire sur des banderoles de manifestants kurdes devant le siège de l'UNICEF à Paris.

Ce mardi 20 mars marque donc le 11e jour de mobilisation des manifestants prokurdes. Ces militants dénoncent le nettoyage ethnique et les massacres commis par le gouvernement turc à Afrine avec, selon eux, la complaisance des États-Unis et de l'Union européenne.

​En effet, le gouvernement turc a lancé le 20 janvier dernier, avec l'aide de ses alliés de l'Armée syrienne Libre, maintenant essentiellement composée d'islamistes, l'opération militaire «Rameau d'olivier» contre les milices kurdes du Parti de l'union démocratique (PYD) dans l'enclave d'Afrine. Soutenu par les États-Unis dans leur combat contre Daech*, le PYD est considéré comme une organisation «terroriste» par Ankara, qui considère que ces milices kurdes s'apparentent à la branche syrienne du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Depuis près de 57 jours, l'enclave d'Afrine et la ville du même nom subissent l'offensive terrestre ainsi que les bombardements de l'armée turque.

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Une opération militaire qui a fait de nombreuses victimes parmi la population civile comme le déclare l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Selon l'observatoire, 286 civils ont été tués depuis le début de l'opération turque. Ankara réfute ce chiffre, car l'opération militaire ne viserait, selon elle, pas les civils. Toujours selon ce même observatoire, plus de 250.000 personnes seraient contraintes à l'exode trouvant notamment refuge dans les régions contrôlées par le gouvernement syrien au nord d'Alep.

Un contexte qui a donc ému la communauté kurde à travers l'Europe. Cette colère a donné lieu à de nombreuses manifestations notamment en Grèce, en Allemagne (Hambourg, Cologne), mais également en France à Marseille ou encore à Paris, où des heurts ont d'ailleurs éclaté devant le siège de l'UNICEF à Paris.

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Malgré les déclarations du président turc, le conflit est bien loin de s'arrêter. Dimanche 18 mars, il a annoncé lors d'une cérémonie la prise de contrôle d'Afrin. «Depuis 8 h 30 ce matin, le centre-ville d'Afrin est sous le contrôle des membres des Forces syriennes libres, qui ont été soutenues par les militaires turcs. En ce moment, le drapeau turc flotte là-bas! Le drapeau des forces syriennes libres flotte là-bas! Le maillon des forces terroristes a été rompu de tous les côtés, et nous allons détruire, étape par étape, les chaînons qui restent! Nous allons mettre fin à leur jeu!» Recep Tayyip Erdogan a également affirmé qu'un «grand nombre de combattants kurdes ont fui la queue entre les jambes.»

Des déclarations qui laissent présager sous nos latitudes de nouvelles manifestations et sur le terrain de nouveaux morts…

*Daech est une organisation terroriste interdite en Russie

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