Surprise à l’italienne: la lutte en sourdine au sein du Parlement italien

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Les élections des Présidents des deux chambres italiennes, qui ont eu lieu ce week-end, ont provoqué des changements importants: Elisabetta Casellati est la première femme à avoir été désignée à la tête du Sénat et un député du mouvement Cinq étoiles dirige désormais la Chambre des députés. Et si d'autres surprises étaient encore à prévoir?

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Les élections des Présidents de la Chambre des députés et du Sénat italiens, qui ont commencé le vendredi 23 mars, s'annonçaient dures et longues. Mais les pronostics des politologues ont été déjoués, estime la revue russe Expert Online. En effet, les représentants de la coalition de centre-droit et les populistes du mouvement Cinq étoiles (Cinque stelle), c'est-à-dire des deux mouvements qui ont rassemblé le plus de suffrages aux élections générales du 4 mars, se sont réparti les postes importants et prestigieux.

La Chambre des députés (chambre basse du Parlement) sera désormais présidée par Roberto Fico, élu du mouvement Cinq étoiles. Elisabetta Casellati, élue de Forza Italia (parti présidé par Silvio Berlusconi) est la première femme à occuper la tête du Sénat (chambre haute du Parlement).

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La coalition de droite a failli se disloquer vendredi après que la Ligue (anciennement Ligue du Nord), un des quatre partis de la coalition de centre-droit, avait soutenu les Cinq étoiles et rejeté la candidature de Paolo Romani avancée par Silvio Berlusconi. Le bloc de droite a pu se maintenir en l'état uniquement grâce à des négociations de dernière minute. Les alliés des partis de droite ne sont parvenus à un compromis que tard dans la nuit.

Le Parlement peut maintenant commencer à travailler à plein régime, fait remarquer la revue. L'élection des Présidents permettra au Président de la République Sergio Mattarella d'inaugurer le 3 avril avec les dirigeants des partis qui y sont représentés les consultations sur la mise en place du gouvernement.

En même temps, samedi soir après les élections des Présidents des deux chambres, le Président du Conseil Paolo Gentiloni a envoyé au Président de la République, conformément à la tradition, sa démission officielle, ainsi que celle de son gouvernement. Cependant, il continuera à diriger le Conseil des ministres jusqu'à la formation du prochain gouvernement.

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Ces élections ont été un coup dur pour Silvio Berlusconi, qui a été considéré comme le leader informel de la coalition de centre-droit pendant à peu près un quart de siècle. Mais son parti Forza Italia a perdu non seulement face aux Cinq étoiles et au Parti démocrate de centre-gauche, mais aussi, ce qui a été une énorme surprise, face à la Ligue. En conséquence, le leadership dans la coalition avec toutes les conséquences qui en découlent est passé à Matteo Salvini, qui dirige les nationalistes de droite et aspire à occuper le poste de Président du Conseil, souligne l'auteur de l'Expert Online. A ce propos, le leader des populistes Luigi Di Maio a lui aussi exprimé à plusieurs reprises son intention de diriger le Conseil des ministres.

En dépit de sérieux différends idéologiques, Luigi Di Maio et Matteo Salvini ont réussi à se répartir les deux principaux postes au Parlement. Théoriquement, il est possible qu'ils s'entendent également sur la répartition des portefeuilles ministériels. Bien que tout le monde, y compris les deux intéressés eux-mêmes, reconnaissent que la décision de créer un cabinet de coalition sera beaucoup plus difficile.

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Élections en Italie: la botte au pied du mur européen
La plupart des politologues restent sceptiques quant à la possibilité de former un gouvernement populiste de droite. Les participants à cette coalition potentielle ne sont unis que par l'euroscepticisme et l'attitude négative à l'égard de l'OTAN, mais ils ont beaucoup de désaccords dans plusieurs domaines, à commencer par la politique économique. Logiquement, parce que les partis jouissent du soutien d'électorats totalement différents: pour les Cinq étoiles, celui du Sud pauvre et faiblement industrialisé; pour la Ligue, celui du le Nord prospère et industrialisé.

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Parmi les autres obstacles qui s'annoncent pour le gouvernement populiste de droite, il y a la constitution italienne et le système électoral en raison desquels même une alliance entre Luigi Di Maio et Matteo Salvini ne signifie pas qu'ils soient en mesure de former un gouvernement bipartite. Sergio Mattarella décidera seul, après les consultations avec les partis, auquel ou auxquels d'entre eux confier la formation du procahin gouvernement.

D'après des médias italiens, le Président Mattarella entend prendre son temps. Les Italiens devront donc être patients, à moins que Luigi Di Maio et Matteo ne décident de leur préparer une autre surprise, résume Expert Online.

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